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Fiche


Cohésion sociale et identité rochefortoise

Le Pèlerinage annuel à Foy Notre-Dame existe depuis le XVIIème siècle et se déroule chaque année le lundi de Pentecôte, entre Rochefort et Foy Notre-Dame. Le pèlerinage « sous les armes » (avec groupes costumés) a lieu tous les 3 ans puis tous les 4 ans, dans un cycle septennal. 

Toutes les informations sur Pèlerinage annuel à Foy-Notre-Dame, au départ de Rochefort

Le pèlerinage se déroule entre Rochefort (l’église de la Visitation de la Vierge dite aussi église décanale ou le château comtal suivant les années) et l’église de Foy-Notre-Dame. Les deux localités sont situées dans le sud de la province de Namur à proximité de Dinant et Celles. La distance précise d’un aller entre l’église décanale de Rochefort à l’église Foy-Notre-Dame est de 24,3 km. Cependant les étapes peuvent légèrement varier d’une année à l’autre, c’est pourquoi, le kilométrage est généralement arrondi à 26 km. Le pèlerinage se fait avec un aller et un retour et comprend cinq étapes : Frandeux, Mont-Gauthier, Chevetogne, Ronvaux et Conjoux.

Communauté concernée (groupes ou individus)

  • Les membres de la Confrérie Notre-Dame de Foy de Rochefort et les adhérents (entre 700 et 750 familles) ;
  • Les Soldats de Foy ;
  • Les pèlerins ;
  • Les Rochefortois, ainsi que la diaspora rochefortoise ;
  • D’autres pèlerins, éventuellement étrangers, intéressés par la démarche. Sans oublier les personnes de Foy-Notre-Dame.

 

Société ou groupe responsable 

Confrérie Notre-Dame de Foy de Rochefort

Rue de Behogne, 45

5580 Rochefort

Le pèlerinage a lieu chaque année, le lundi de Pentecôte. Sur un cycle de sept ans – tous les quatre puis trois ans – une version « sous les Armes » est organisée. Ceci afin garder un lien entre la tradition et les Soldats de Foy.

1. Le pèlerinage annuel à Foy Notre-Dame :

Le pèlerinage annuel rassemble ces dernières années environ 40 personnes, , - plus de 50 en 2023 – essentiellement des Rochefortois et des habitants des villages environnants (chiffres fournis par M. le Commissaire de police de la Zone Lesse-Lhomme, mai 2017). Les pèlerins se rassemblent à 23h à l’église décanale de Rochefort pour démarrer à minuit. Le cortège se met en route jusqu’à l’église de Foy-Notre- Dame, le trajet s’étendant sur 26 km. Un ravitaillement est prévu à l’avant-dernière dernière étape, à Conjoux. Les pèlerins y arrivent aux alentours de 6h du matin. Ils sont accueillis à l’église par les participants à la marche retour de jour et par le doyen qui les attend avec la statue de la Vierge de Foy. Un petit déjeuner est organisé dans le presbytère, suivi d’une célébration religieuse. Les pèlerins se rassemblent ensuite pour le retour vers 10h30 (mais il n’est pas rare que des pèlerins se contentent d’un aller ou d’un retour seulement). Un nouveau repas est prévu par l’intendance à Chevetogne, sur le chemin du retour vers Rochefort. L’étape suivante est Frandeux où un dernier ravitaillement est possible. La route mène alors au lieu-dit « Coin du bois », situé à l’entrée de Rochefort, où les pèlerins se rassemblent une dernière fois. Le pèlerinage se termine vers 18h devant l’église décanale de Rochefort. Il est courant que les pèlerins achèvent la marche par un moment convivial en partageant une bière trappiste de la région (une Rochefort).

Le pèlerinage, qui se fait en partie de nuit, est rythmé tout le long par les chants, les prières et par des moments de silence (recueillement) suivant le carnet du pèlerin (le contenu change chaque année suivant le thème). Plusieurs témoins racontent que les pèlerins ont l’habitude de se regrouper la veille dans un foyer (chez des parents ou des amis) pour partager un repas.

Point de vue sécurité, les pèlerins sont encadrés, avec des personnes en gilet jaune et un véhicule qui suit les marcheurs en mode phares bien visibles/lampe sur le toit. Des signaleurs sont prévus en collaboration avec la Police Locale. (pour bloquer les rues annexes dans Rochefort). Les pèlerins disposent de lampes frontales. (Sécurité identique pour le pèlerinage sous les Armes)

2. Le pèlerinage « sous les Armes » :

Le Soldat de Foy est une personne qui va vivre le pèlerinage en s’habillant en costume d’époque. Il s’engage alors à suivre des entraînements pour marcher au pas et à respecter le matériel.

** COMPOSITION**

Lors du pèlerinage « sous les Armes », tous les quatre puis trois ans, les Soldats de Foy démarrent du château comtal de Rochefort et forment un cortège qui escorte les pèlerins. Les différents groupes de Soldats sont constitués de :

  • onze Pages âgés de 7 à 10 ans, recrutés parmi les enfants des Soldats de Foy. Ils portent les emblèmes des comtes successifs de Rochefort
  • une vingtaine de Gonfaloniers, âgés de 10 à 16 ans, formant un groupe d’escorte des pèlerins ;
  • jusqu’à cinquante Cavaliers ;
  • soixante-cinq Fantassins ;
  • des Canonniers, chargés des tirs du canon lors des Saluts ;
  • des Musiciens (Tambours et Trompettes) ;
  • ’Intendance.
  • Le Comte de Lowenstein et sa cour à cheval

** RECRUTEMENT**

Les Soldats de Foy sont recrutés suite à un appel à inscription, exception faite pour les Canonniers, les membres de l’Intendance et les Musiciens (Corps de « Tambours et trompettes » de l’Institut Saint- Joseph, rue de la Sauvenière, qui constitue un groupe plus ou moins fixe). Les Soldats ayant déjà participé à un pèlerinage « sous les Armes » sont prioritaires. Leur nombre est déterminé par la quantité de costumes disponibles. Chaque groupe de Soldats possède son Commandant qui se chargera d’organiser une série de répétitions quelques semaines avant le pèlerinage. Les Soldats devront veiller à se procurer un costume avant le pèlerinage au niveau de la Confrérie.

** REPETITIONS**

Les répétitions se déroulent durant 1 mois avant le week-end de Pentecôte et 15 jours avant la procession à N.D. de Lorette le 15 aout. (à raison d’une bonne heure les mercredis et samedis). Répétition générale la veille de l’Evènement en costume, revue de troupes derrière l’Eglise de Rochefort. Les premières répétitions se déroulent près du lieu de stockage du matériel (permettant un accès pratique aux costumes etc) . Ensuite, elles se déroulent dans le zoning de Rochefort à des moments creux au niveau circulation. Les répétitions sont là pour apprendre à marcher au pas, manier l’arme, à suivre les ordres des Commandants, à faire des mouvements coordonnés - tourner, passage de 2 à 3 files, passage du drapeau,…

Chaque groupe (pages, fantassins,…) est dirigé par un Commandant. Ce dernier va diriger les répétitions. Il y a alors un Commandant principal, qui lui va coordonner l’ensemble des groupes et qui va donc, gérer le cortège dans son ensemble.

** ORGANISATION MILITAIRE **

Chaque Commandant est responsable de son groupe. Exemple : le Commandant des canonniers va veiller à disposer d’un groupe cohérent, gérer sa liste de Soldats de Foy, en veillant à la sécurité, va entretenir le matériel, le canon, les roues (qui seront trempées dans un étang pour resserrer les fibres), etc. 

** COSTUMES & MATERIEL ** Les costumes sont réalisés par des couturières au sein de l’organisation. Les armes sont de vraies armes démilitarisées d’origine anglaise (fin des années 1800) ou des répliques. Le matériel pour les chevaux, le canon, les cariolles, roues,… appartiennent à la Confrérie. Bref, c’est la Confrérie qui veille sur le matériel et les costumes. Le tout est conservé dans un endroit un peu secret sur Rochefort, endroit qui est lui-même fermé par une clôture. L’entretien se fait au sein des personnes de la logistique. Si besoin on recommande du matériel chez des artisans locaux quand c’est possible.

** LES COULEURS **

Les couleurs sont de 2 aspects : 1) les couleurs de la Confrérie sont le bleu et le blanc, couleurs de la Vierge Marie, que l’on va retrouver par exemple au niveau des lances des cavaliers.

2) les couleurs des costumes sont basées sur des couleurs d’habits de milice du temps Comtal, en mode d’apparat. Quand le Comte de Lowenstein a fait marcher son armée en 1627, c’était en costume d’apparat.

** EN CE QUI CONCERNE LES MOTIFS **

Le blason et signes de reconnaissance sont basés sur le blason de la ville de Rochefort, qui est une déclinaison des blasons du temps Comtal. A ce blason s’ajoutent les lettres N.D.F ou N.D.FOY . Notre Dame de Foy. (voir en fin de ce document) Les armoiries portées par les pages sont basées sur des déclinaisons de blasons du temps Comtal également.

** DEROULEMENT**

La veille du lundi de Pentecôte, les pèlerins et Soldats se réunissent à minuit à l’église de Rochefort. Après un Salut, la procession démarre. Les pèlerins « en civil », eux, partent à 1h du matin et suivent la croix portée. Le corps de « Tambours et Trompettes » assiste à la messe à Foy depuis le jubé de l’église et sonne lors de l’élévation du calice. Lors du retour à Rochefort, de nouveaux Saluts sont réalisés, avec tous les Fantassins, à la chapelle de Frandeux et à l’église de Rochefort.

La dernière édition du pèlerinage « sous les Armes » s’est tenue en 2023 et a rassemblé environ 240 Soldats, pèlerins et badauds, auxquels s’ajoutent environ près de 1000 spectateurs au départ et plus de 2200 spectateurs au retour en ville. L’itinéraire de ce pèlerinage ne diffère pas du pèlerinage annuel. Cependant il nécessite une organisation logistique particulière qui demande au Comité de la Confrérie de Foy et aux pèlerins « costumés » un investissement plus important.

** RESPECT DES ANCIENS & VIE SOCIALE**

Le Pèlerinage en Armes termine son trajet par un défilé devant les pensionnaires du home Résidence Prehyr, le home de Rochefort. Hommage pour les anciens. Ce qui très fortement apprécié. Il est à noter que la Confrérie et les Commandants ont également fêté les 100 ans de Monsieur Henry Halloy, ancien président de la Confrérie.

La motivation des participants est fondée sur un sentiment d’appartenance à la communauté rochefortoise. De surcroît, les motivations reposent aussi sur des convictions religieuses et sont basées sur le désir de perpétuer la tradition. Le plaisir de se costumer n’est pas une finalité recherchée par la majorité.

** ASPECT SPIRITUEL**

La tradition et les convictions religieuses sont les motivations principales de la majorité des pèlerins. Lorsqu’ils sont interrogés sur la question, certains avancent la tradition comme première motivation tandis que d'autres font référence à la conviction religieuse. Les pèlerins qui reviennent chaque année restent donc fidèles à l’histoire initiale du pèlerinage. Nous verrons par la suite que la fréquentation augmente sensiblement les années « sous les Armes » et que les motivations religieuses sont moins partagées. Relevons toutefois que malgré cette fréquentation à double vitesses, les Rochefortois ont réussi à trouver une formule où tout en chacun pouvait se retrouver en fonction des évolutions des croyances et de nos sociétés.

  • Pratiques sociales, fêtes

Si le nombre de pèlerins a tendance à diminuer lors du pèlerinage annuel, par-contre, on observe une hausse significative des participants lors du Pèlerinage « sous les Armes ». le pèlerinage rassemble des gens de toutes les générations. Il y a un bon écho dans la presse écrite et télévisuelle locale et cela commence à dépasser le niveau local. De surcroît, chaque année le Doyen et le Comité rédigent un Carnet du Pèlerin autour d’une thématique nouvelle en phase avec l’actualité et balisée par rapport aux étapes de la marche. Ainsi chaque pèlerinage possède un fil rouge qui lui est propre, avec de nouveaux chants, textes religieux ou non et prières. Le Pèlerin dispose d’espaces pour lui-même agrémenter le carnet. 

La vivacité de la manifestation est maintenue grâce au mode de transmission familial en vigueur au sein des 700 à 800 familles adhérentes et au dynamisme de la Confrérie Notre-Dame de Foy de Rochefort.

** La transmission familiale. **

Chaque participant  a une attache familiale avec un ou plusieurs habitant(e)s de la commune de Rochefort et a commencé le pèlerinage dès l’enfance, entraîné par un membre de la famille, ou s’y a adhéré à la suite d’un mariage avec un Rochefortois. La transmission aux jeunes générations est assurée par le constant renouvellement des groupes de Pages et des Gonfaloniers (âges de 8 à 16 ans).

 ** Le dynamisme de la Confrérie Notre Dame de Foy de Rochefort. **

La Confrérie a été érigée canoniquement le 6 janvier 1897 par Mgr Decrolière (Evêque de Namur). Devenue ASBL en 1935, elle a vu ses statuts actualisés et publiés au Moniteur belge le 22 avril 2016. Ils rappellent que son objet social, est notamment : « la promotion du culte de Notre Dame de Foy, principalement à Rochefort et ses environs » et « maintenir la tradition du Pèlerinage annuel et le pèlerinage septennal – sous les Armes – à Foy-Notre-Dame. [Statuts 2016]. La Confrérie est très active dans le recrutement de nouveaux membres et au niveau de la récolte de fonds. Des soupers et activités culturelles et festives sont également organisés. Cela permet à l’ensemble des Soldats de Foy de garder des contacts, un lien social, et de garder une réserve de recrutement. La Confrérie se réunit, en mode « administrateurs » -statut A.S.B.L.-, ou en mode administrateurs et commandants ou en mode élargi avec en plus les personnes « clés » au niveau intendance, logistique, sécurité, le doyen… Au niveau du respect de la législation - A.S.B.L –, pour les décisions administratives, les fonctions « administrateurs » se réunissent entre eux, et puis proposent les décisions, chiffres budget etc…lors d’une réunion élargie pour approbation/vote. Au niveau préparation, les réunions élargies sont privilégiées.

** Pérennité **

D’après André Lizin, il y aurait eu entre 1955 et 1971 en moyenne 588 pèlerins par an [Lizin 1994, p. 139- 140]. La manifestation actuelle rassemble, elle entre 50 et 240 pèlerins, selon les années, avec lors du pèlerinage « sous les Armes », les années où la météo est favorable (et donc, forte présence de touristes), environs 700 à 800 personnes le long du parcours (chiffres fournis par M le Commissaire de Police de la Zone Semois-Lesse-Lhomme – mai 2017) et encore plus en 2023 (plus de 2000 personnes) 

Face à la baisse de participants (du moins pour le pèlerinage annuel), la Confrérie a entrepris de diversifier ses moyens de recrutement et de se moderniser.

  • En 1999, l’ensemble des Soldats de Foy, alors entièrement constitué d’hommes…est ouvert aux femmes afin de permettre un plus large recrutement. Ce qui fait de la marche de Foy un des seuls pèlerinages « sous les Armes » mixte à ce jour en Belgique. (Dans les marches de l’Entre-Sambre et Meuse, les femmes interviennent, mais la plupart du temps dans un rôle de cantinière ou de porte-chapeau, mais pas en tant que Soldat. En 2009, une des premières femmes (soldat) , Madame R.P. devint Commandant d’un corps de fantassins.
  • Conscients du succès du pèlerinage sous les Armes », les membres du Comité ont décidé en 2008 de modifier le calendrier et de l’organiser tous les « 4 ans + 3 ans » afin de garder un cycle septennal tout en fidélisant facilement les participants,
  • Pour garder un lien durant les étapes de la vie, le groupe des Gonfaloniers a été créé pour accueillir les adolescents. Sinon.. une fois page, il fallait attendre longtemps, quasi l’âge adulte avant d’être par exemple fantassin.
  • En 2016, un appel a été envoyé aux Soldats de Foy afin de recruter de nouveaux membres pour le Comité. Cette demande a été reçue avec enthousiasme et une dizaine de candidatures sont aujourd’hui à l’étude, assurant ainsi la succession,
  • La Commune de Rochefort est un soutien essentiel à la Confrérie notamment dans la publicité autour de la manifestation. Quelques semaines avant le pèlerinage, une annonce est postée sur le site de la Commune, ce qui attire des pèlerins extérieurs. De surcroît, les pèlerins potentiels sont sensibles aujourd’hui aux nouveaux moyens de communication et la Confrérie réfléchit dès lors à les inclure dans ces modes de diffusion de l’évènement, notamment pour toucher le jeune public. Une page Facebook à destination des Soldats de Foy a été créée en 2015 et permet de maintenir le lien entre la Communauté par le partage de nouvelles, d’évènements, d’informations pratiques, de photos,… [https://www.facebook.com/SoldatsdeFoy]. Ce moyen a d’ailleurs été utilisé durant la pandémie de Covid afin de pouvoir vivre de chez soi le Pèlerinage en mode confiné / interdiction de se rassembler.

** Cela se vit IN/OUT **

Ici, c’est un élément important de la Confrérie ; le fait de faire perdurer cette tradition profonde. Cela se vit à l’intérieur du cortège comme à l’extérieur.

Point de vue intérieur : Depuis les dernières sorties en Armes, par exemple le nombre de chevaux a augmenté (32 en 2019, 40 en 2023). Le fait que quand une personne qui a une fonction importante (exemple : le porte-drapeau) décède, la famille demande à pouvoir elle-même à remplacer la personne. Lors de la période Covid, exemple concret : décès d’un Soldat de Foy bien connu, des membres de la Confrérie viennent rendre visite avec le drapeau,…et à la sortie, un des jeunes petits-fils a demandé aux membres de la Confrérie de l’inscrire comme pour continuer le « travail » du grand-père.

Au niveau de la Confrérie, le rajeunissement des membres, le fait de trouver de nouvelles couturières, des solutions plan B, pour disposer de chevaux de trait pour les cariolles,… indiquent un souci de pérennité.

Point de vue extérieur : Autant le Pèlerinage est bien ancré chez les anciens habitants de l’entité de Rochefort, autant il n’est pas facile de conscientiser et de faire connaitre le Pèlerinage chez les nouveaux habitants. C’est pourquoi les tournées dans les rues par les membres de la Confrérie sont importantes. Depuis un peu 2019, Monsieur Deresteau Jean-Luc a rejoint la Confrérie, après avoir été Soldat de Foy durant pas mal d’années, avec le fait d’une part, de rajeunir la Confrérie, mais surtout pour apporter un apport « communication » avec l’idée de faire connaitre les pèlerinages en dehors de l’entité et au niveau des nouveaux habitants. Un travail de fond et de modernité est alors réalisé avec des visuels en bois grandeur nature, de grandes affiches, des vidéos, une implication de la commune, et des collaborations avec différents organismes (Syndicat d’Initiative,…) et autres via grands évènements (comme le Festival du Rire de Rochefort,..) sans oublier aussi l’aspect religieux avec une implication des membres ecclésiastiques, un travail de qualité à destination des pèlerins civils, (accueil, livret de pèlerin collant au thème et au parcours,…)

D’ailleurs, lors des périodes de confinement, au vu du fait de l’interdiction d’organiser un évènement, il y avait possibilité de suivre les étapes habituelles de pèlerins avec les textes, chants, …. du carnet du pèlerin et tout cela à partir de la page Facebook des Soldats de Foy. Ce qui permettait de vivre cette démarche de chez soi.

En outre, les valeurs prônées chez les Pèlerins et Soldats de Foy comme le sérieux, la convivialité, l’aspect familial, … font que ceux-ci reviennent, en parlent autour d’eux,… les chiffres de la vie de la page Facebook sont clairs. Alors qu’il n’y a aucune publicité payante via les moyens Facebook, alors que le nombre de membres n’est pas énorme (714 followers) vu qu’on reste avec un aspect local, le nombre d’interactions et de partages est impressionnant.

La numérisation des archives en cours pour un accès plus aisé, ce qui permet aussi de transmettre le fond aux nouvelles générations.

La considération des grands de ce monde et du lien de sang de la lignée des « de Lowenstein » indique un facteur de continuité. Le Prince Alois de Lowenstein qui est venu à Foy-Notre-Dame et à Rochefort cette année du haut de ses 82 ans, -conférence de sa part en l’Eglise de Foy-Notre-Dame - a indiqué que sa descendance viendra dans les futures années assister aux prochains Pèlerinages en Armes. La visite de sa majesté Albert II, ainsi que le celle de l’Ambassadeur honoraire de S.M. le roi, Renier Nijskens, indiquent un intérêt profond de la tradition et de sa pérennité. Ce dernier a été impressionné par le cortège, son sérieux,… et a indiqué qu’il souhaitait faire la marche en civil dans les prochaines années.

Tout ceci, et l’augmentation de l’engouement de la population montre que cette tradition n’est pas prête de s’arrêter.

les Pèlerinages ne sont pas menacés de disparition.

** Freins à la tradition des pèlerinages ? **

Néanmoins, on peut citer différents éléments qui pourraient freiner la tradition :

  • Le principe de fonctionnement qui sur base de l’accessibilité ne permet pas d’avoir de gros dons. (que 5 euro minimum comme soutien,…)
  • Le vieillissement de la population et la disparition des aînés…
  • L’inflation qui augmente, ainsi que les coûts de fonctionnement,
  • La perte de la valeur de « Bénévole » dans notre société actuelle, 
  • La perte de vitesse de la chrétienté au sein de notre société,
  • Le manque de connaissance et le manque d‘implication des nouveaux habitants… les jeunes d’aujourd’hui passent d’une chose à l’autre et ne s’investissent plus à long terme.

** Perte de la valeur de la tradition et de la préservation de la statuette de la Vierge ? **

suivant l’évolution du pèlerinage, et au cas où le volet costumé deviendrait prépondérant (multiplication des années « sous les Armes »), la nature de la manifestation pourrait se voir considérablement modifiée et devenir un simple spectacle folklorique ;

a préservation de la statuette : aujourd’hui, les fidèles n’effectuent plus le pèlerinage avec la statue Notre-Dame de Foy, elle est donc, relativement préservée. Cependant, elle est présentée au public lors de la célébration religieuse du lundi de Pentecôte. Les pèlerins sont alors invités à la toucher ou à la baiser afin de demander sa protection. Cette démarche fait partie intégrante de la pratique et ne peut être empêchée sous peine de porter préjudice à la vivacité de la dévotion. Toutefois, ces attouchements répétés pourraient à la longue nuire à la bonne conservation de la statue. Deux types d’altération sont à prévoir : d’une part, le dépôt de matière organique susceptible d’accélérer un encrassement ou/et des processus de moisissures sur la statue ; d’autre part, des risques d’altération mécanique telles que fracture, griffure ou abrasion suite à une chute ou une mauvaise manipulation.

** Les actions entreprises pour la sauvegarde du pèlerinage sont : **

  • un système de recrutement actualisé et adapté aux nouveaux moyens de communication ;
  • un assouplissement des conditions d’entrée dans le groupe des Soldats de Foy ;
  • une adaptation du calendrier septennal ;
  • une redynamisation annuelle de la manifestation par le choix d’une thématique de réflexion s’inscrivant dans l’actualité (Carnet du pèlerin).

** Les actions à entreprendre pour la sauvegarde de la statue sont : **

  • l’établissement d’un constat d’état ;
  • des mesures de conservation préventives (conseils pour la manipulation de la statue, son dépoussiérage, ses conditions de conservation, etc.).

Il est à noter que les autres pièces sont surveillées. La magnifique bannière qui est arborée durant les pèlerinages a été restaurée en 2019 par une société flamande spécialisée en ce domaine.

 ** Travail de fond **

Mais d’autre part, le travail de fond mis en place, la conscientisation des médias, la recherche de nouveaux partenaires (Moines Trappiste de Rochefort,…) la transmission via les familles, le travail de communication, sont des marqueurs de la volonté certaine de transmission. Il est clair que la reconnaissance permettrait de consolider cet aspect indéniable.

** Apport des pèlerins à l’Eglise de Foy-Notre-Dame **

A notre époque il n’y a plus de formule d’ex-voto en tant que tel. Pour l’entretien de l’Eglise, il y a une vente de bougies, copies de la Vierge de Foy, cartes,… La Confrérie de N.D. de Foy soutient cet aspect en offrant une grande quantité de bougies à l’effigie de la Vierge. Sans oublier les contributions pour les messes demandées lors de décès de Soldats de Foy et familles et certains dons.

** Accès par accessibilité **

Dans les valeurs des Pèlerinages, l'accessibilité est importante. N'importe qui peut devenir Soldat de Foy - de n'importe classe sociale. Cela ne coûte que 5 euro par an pour devenir Soldat de Foy. La Confrérie n'a pas que le rôle d'organisateur, il a en charge la conservation des costumes, armes, ... et le gardien / entretien du patrimoine.

** Importante contribution de la population rochefortoise **

Comment s’y retrouvent-ils financièrement ? Grâce à l'ancrage de l'organisation / des pèlerinages au sein de la population. Près de 750 familles cotisent avec un don libre via une carte de cotisation avec un montant minimum symbolique de 5 €. (cfr : statut de l'ASBL). Les membres du Comité large de la confrérie parcourent les rues du grand Rochefort à la rencontre des habitants. Il y a par la même occasion, un rôle social car on passe chez des personnes âgées qui ont peu de visites.

La communauté actuelle est constituée de plus de 220 personnes Soldats et pèlerins et de tous les âges. 150 bénévoles ce n’est pas rien. La plupart viennent d’eux-même, souhaitent faire la démarche dans l’un des groupes de Soldats de Foy. L’important c’est la démarche, c’est de participer. On rappelle que lors des Pèlerinages en Armes, ce ne sont pas des figurants, mais bien des personnes qui font une démarche : être acteur de LA tradition. Ces acteurs veulent appartenir à la famille des Soldats de Foy. On ne doit pas courir après les personnes. Les Commandants doivent juste essayer de compléter les groupes. On parle même de « grâces » au sens religieux du terme. Un exemple, lors d’un précédent Pèlerinage en Armes, la cavalerie ne comptait au départ que 18 chevaux. Et quelques jours après, un groupe de près de 15 cavalières avec leurs montures ont demandé à faire la démarche. Cela a été vu comme un cadeau tombé du ciel.

Au niveau des Pèlerinages annuels, on constate la venue de personnes extérieures. On vient faire un bout de la marche, ce qui n’est pas rien vu qu’au total on arrive à presque 54 km.

Chaque année, un repas est programmé pour les Soldats de Foy et leurs familles. Ce moment est attendu car on sent le plaisir de se retrouver en dehors des pèlerinages.

Les défunts Soldats de Foy sont recommandés durant des célébrations à Foy-Notre-Dame et une délégation de Soldats viennent présenter leurs hommages avec le drapeau de N.D. de Foy,… ceci permet garder des liens entre les années en armes et en civil. Lien social qui marque l’appartenance. Repris en 3.D., l’attachement de la population rochefortoise et l‘attrait des bougies, représentations de la Vierge vendues au sein de l’Eglise de Foy-Notre-Dame.

Le savoir-faire est gardé par la Confrérie et le Comité. Les commandants également participent à la transmission du savoir-faire, ainsi que les petites mains précieuses (couturières,…). La Confrérie conserve les archives et récolte les documents qui nous parviennent. Le Président a entamé une numérisation des archives pour la conservation et permettre une recherche plus facile.

Il est à noter également que les participants eux-même s’impliquent de façons diverses, mais précises car ils sont conscients que c’est leur patrimoine et celui de la ville. Ils vont chouchouter leurs armes, le canon, etc… vont nettoyer si possible le costume, tiennent à leur costume, etc. Autre exemple, alors que 40 cavaliers ce n’est pas rien, il est aisé de trouver des endroits pour que les chevaux se reposent, ils sont bien accueillis à divers endroits. Des bétaillères et autres moyens de transport de chevaux sont en nombre pour que tout se déroule bien.

Les lieux importants sont décorés, fleuris et arborés de panneaux annonçant le pèlerinage en Armes ou civil, le mois qui précède le week-end de Pentecôte. Au niveau de l’Eglise décanale de Rochefort, un mannequin habillé en Soldat de Foy accueille les visiteurs, des roll-up annoncent l’évènement. La petite chapelle de Foy à la sortie de Rochefort est nettoyée et une bâche affiche explique le Pèlerinage. L’Eglise de Foy-Notre-Dame est fleurie, etc…

 

Dialogue intergénérationnel : Un échange intergénérationnel indéniable est particulièrement visible au moment de la formation des différents corps des Soldats, où ce sont les pèlerins plus âgés, et donc, plus expérimentés, qui forment les plus jeunes. Dans l’enquête UNamur, plusieurs participants ont mentionné le respect particulier témoigné aux aînés.

Ce dialogue se prolonge bien au-delà du jour du pèlerinage, lors des différents événements organisés pendant l’année par les groupes de « Soldats de Foy » ou les membres de la Confrérie. Certains font état d’une bienveillance toute particulière lors de la récolte des cotisations, par exemple, à l’égard des personnes plus isolées de la communauté. C’est l’occasion d’être à l’écoute de ces personnes et de leur offrir quelques instants d’attention.

De plus, le pèlerinage est un moyen pour les parents de transmettre des valeurs aux enfants. En effet, même si le sentiment religieux s’évanouit, le pèlerinage reste un support solide pour la transmission de valeurs telles que l’entraide, la solidarité, la bienveillance, etc.

Dialogue multiculturel : Le pèlerinage rassemble aujourd’hui des croyants et des non-croyants, des Rochefortois et des étrangers, car la manifestation est ouverte à tous. L’événement revêt un caractère festif et oecuménique, chacun y participant en fonction de ses motivations : conviction chrétienne, attachement à sa ville natale ou d’adoption, activité sportive, participation à une manifestation de masse conviviale ou désir de s’enraciner dans la vie locale pour un nouvel arrivant. Le pèlerinage est, à l’instar d’autres manifestations de ce type (Tours, processions..), « un exemple de manifestation collective d’essence sacrée, mais ayant acquis, principalement depuis les vingt dernières années, une dimension oecuménique favorisant le dialogue entre les éléments constitutifs des communautés locales, mais aussi le rapport de ces dernières avec le monde extérieur » (Dossier Tour Sainte-Gertrude de Nivelles).

Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) : Le pèlerinage à Foy Notre-Dame garantit plusieurs dimensions du développement durable en région rochefortoise.

En premier lieu, le développement social inclusif. Le pèlerinage est considéré par certains comme une pratique médicale traditionnelle : on invoque Notre-Dame pour des guérisons. Les prières font partie du processus de guérison traditionnel. Le pèlerinage est aussi un vecteur de cohésion sociale. Outre une égalité des genres, une mixité des classes sociales est observable au sein de la manifestation.

Deuxièmement, le pèlerinage participe au développement économique inclusif de la région en dynamisant le secteur HoReCa (en particulier par la consommation de bière Rochefort). Il faut noter que les revenus issus de la vente de Rochefort sont réinvestis par les moines dans des actions caritatives locales.

Enfin, le pèlerinage participe au développement touristique de la région. Les randonneurs empruntent volontiers ces sentiers, et d’autres, à différentes reprises durant le reste de l’année. En 1985, la Province de Namur a d’ailleurs édité une brochure pour décrire les promenades associées au pèlerinage et sensibiliser les touristes à la beauté des paysages de la région.

Diversité et créativité humaine : Le pèlerinage donne lieu régulièrement à la réalisation d’un documentaire vidéo (déroulement du pèlerinage, photos-reportages, fond musical). Une pièce de théâtre portant sur la découverte de la statue Notre-Dame de Foy a été écrite à la faveur du 400e anniversaire de cette découverte (2009). La même année, un pèlerin a réalisé une nouvelle composition musicale qui fut jouée par les musiciens lors du pèlerinage.

Cette reconnaissance amène une multitude de points :

  • une aide précieuse à garder la pérennité de cette tradition de près de 4 siècles,
  • un remerciement, une reconnaissance pour le travail accompli et une motivation pour le travail futur,
  • une façon de démontrer l’importance des participants « acteurs » qui sont tous bénévoles,
  • une façon de montrer que l’ancrage de la tradition au sein de la population de toute classe, est reconnue comme base à une si belle organisation,
  • le sérieux du Cortège, qui marche au pas, sous un commandement militaire, au rythme de la fanfare militaire, jusqu’au bout de la démarche, démontre une démarche profonde. La population remercie cela par sa présence le long du cortège et par un encouragement nourri d’applaudissements,
  • on touche à une tradition multidisciplinaires, culturelle, patrimoniale, historique et religieuse, à travers le temps, que l’on peut qualifier, aussi par son aspect unique, de « remarquable »,
  • c’est d’abord l’implication de la population, son investissement, la démarche qui amène le fondement de la tradition et non par de la publicité à grands frais,
  • une aide bienvenue à la Confrérie qui chapeaute l’organisation et la pérennité du matériel, costumes, armes, cariolles,… dont des pièces remarquables comme la statuette de la Vierge et la Bannière restaurée en 2019.
  • Et cette reconnaissance nous permettrait de fêter de façon digne et à la hauteur de l’Evènement le 400ème anniversaire en 2026 des Pèlerinages. 400 ans qui ont déplacé les foules. Le sanctuaire de Foy-Notre-Dame était le plus grand lieu de dévotion en région Wallonie Bruxelles avant qu’apparaissent les sanctuaires de Beauraing et Banneux. Une dévotion qui a fait naître un village, celui de Foy-Notre-Dame, une dévotion qui a permis la construction d’une grande Eglise en 4 années seulement, dont on vient de fêter les 400 ans (avec un plafond en caissons avec peintures et un maître-hôtel tous les deux remarquables).

C’est pourquoi, la population de Rochefort à Foy-Notre-Dame, les Pèlerins, l’ensemble des Soldats de Foy, la Confrérie en son état et membres, les abbés de Rochefort et du sanctuaire de Foy-Notre-Dame, ont demandé que les Pèlerinages soient reconnus « Chef-d’oeuvre du Patrimoine oral et immatériel » , le tout en collaboration avec la Commune de Rochefort, celle de Dinant et la Province de Namur.

Voir bibliogrpahie dans le dossier complet ci-contre.

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56-2023-Dossier_complet_Foy.pdf Image de couverture du document

Contact

Président de la Confrérie Notre-Dame de Foy de Rochefort

Jean-Luc Deresteau

Rue des Champs 37

6900 Waha

0496/82 98 52


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