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Fiche



En FWB,trois grandes familles de marionnettes à tringle traditionnelles possèdent chacune leurs particularités, dans la construction ou dans le répertoire : La marionnette à tringle liégeoise, à tringle bruxelloises du Théâtre de Toone et La tradition des tringles montoises.

L'art de la marionnette à tringle

Toutes les informations sur L'art de la marionnette à tringle

Localisation géographique :

La marionnette à tringle trouve des occurrences sur tout le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et est plus particulièrement implantée dans les régions et villes de Liège, Bruxelles et Mons.

Communauté concernée :

Le public populaire des régions concernées (Liège, Bruxelles et Mons) s’identifient à la pratique et à la tradition de la marionnette à tringle ; qu’ils soient amateurs (spectateurs) ou professionnels (communauté des constructeurs de marionnettes, marionnettistes et gens du spectacle et du théâtre). Plusieurs organisations visant à protéger et pérenniser l’art de la marionnette en Fédération Wallonie-Bruxelles – et donc par ce biais l’art de la marionnette à tringle qui est l’une des formes les plus ancrées dans nos régions – existent depuis de nombreuses années et représentent la diversité et l’ancrage de la marionnette à tringle en Fédération Wallonie-Bruxelles :

  • UNIMA Belgique
  • Association des villes amies de la Marionnette (AVIAMA)
  • Centre de la Marionnette de la FWB
  • Les différents théâtres de marionnettes qui existent sur le territoire de Fédération Wallonie-Bruxelles et qui défendent et pérennisent la tradition
  • Les artistes et compagnies, qu’elles soient spécialisées en arts de la marionnette ou non, qui utilisent cette technique marionnettique dans leurs créations

Société ou groupe responsable :

Centre de la Marionnette de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rue Saint-Martin, 47 – 7500 Tournai

wwww.maisondelamarionnette.be

La particularité de la marionnette à tringle, qui constitue également son moyen de manipulation, est la tige métallique fichée au sommet de sa tête. Cette tige, appelée « tringle », est recourbée à son extrémité afin de former une sorte de crochet que le marionnettiste pourra tenir en main afin de donner vie à sa marionnette.

Sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il existe trois grandes familles de marionnettes à tringle traditionnelles qui possèdent chacune leurs particularités, que ce soit dans la construction ou dans le répertoire. Ces trois types de marionnettes à tringle sont toujours pratiqués dans les théâtres de leurs régions respectives, ainsi que lors d’événements folkloriques et populaires qui rythment la vie des communautés.

La marionnette à tringle liégeoise est, selon la tradition, sculptée en bois de tilleul (c’est le cas notamment pour les 130 marionnettes anciennes sculptées par Denis Bisscheroux, ancien montreur du Théâtre Royal Ancien Impérial conservées au Musée Tchantchès). L’entièreté de son corps est en bois (tête, tronc, bras et jambes) et les articulations sont réalisées au moyen de fils de fer reliant chacune de ces parties et permettant de les bouger. Ce sont des marionnettes à tringle unique, ce qui signifie que la manipulation se fait au moyen d’une seule tringle fichée au sommet de la tête.

Leur taille, sauf exception, varie en fonction du statut social du personnage : ainsi, les personnages ordinaires, issus du petit peuple mesurent environ 60 cm, tandis que les chevaliers, rois et autres personnages de haut rang mesurent entre 80 et 90 cm.

Le montreur de marionnettes, véritable chef d’orchestre de la pièce jouée, décide de l’histoire et du texte et fait lui-même les voix de toutes les marionnettes. Il peut être aidé par un assistant pour la manipulation des marionnettes, la musique, les effets de lumière, etc.

Le répertoire des tringles liégeoises traditionnelles est, encore aujourd’hui, joué régulièrement (spectacles hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuels ou occasions spéciales) dans plusieurs théâtres fixes de la région de Liège : Musée Tchantchès (ancien Théâtre Royal Ancien Impérial) ;Théâtre à Denis ; Théâtre de marionnettes du Musée de la Vie Wallonne à Liège ; Théâtre des marionnettes de Mabotte ; Théâtre du Haut-Pré ; Théâtre Al Botroule ; Théâtre de la Cave

Plusieurs théâtres ambulants (notamment le Théâtre à Mathî) reprennent également ce répertoire.

Tchantchès, personnage principal du répertoire des tringles liégeoises est un représentant du peuple, un personnage familier et attachant auquel chacun peut s’identifier. Né dans le quartier d’Outre-Meuse à la fin du 19e siècle, la physionomie et le caractère de Tchantchès vont évoluer au fil du temps. Il fut créé par Léopold Leloup, propriétaire du Théâtre Impérial.

Il commence par porter une blouse blanche avant de revêtir son costume typique d’ouvrier : un sarrau bleu, un pantalon noir, un foulard rouge à pois blancs noué autour du cou et une casquette noire vissée sur la tête. Bavard et bon buveur, Tchantchès est un personnage malicieux et profondément gentil, mais c’est aussi un esprit libre, qui aime la dérision et peut faire preuve d’insolence. Il est considéré comme le parangon du liégeois typique : têtu, rebelle, brailleur et pragmatique. Il est souvent accompagné de son épouse Nanesse, une femme très jalouse… ce qui vaudra à Tchantchès de nombreuses scènes de ménage.

À l’origine, Tchantchès jouait le rôle du régisseur qui annonçait le sujet de la pièce au début du spectacle. Très vite, ses intermèdes prennent une touche humoristique et le public les attend avec impatience. Aujourd’hui encore, son succès est tel que Tchantchès peut interpréter tous les rôles dans toutes sortes de pièces. Jouant le rôle du farceur, du naïf ou encore de l’amoureux romantique, on le retrouve autant dans des histoires de la vie quotidienne que dans des grandes pièces épiques racontant les exploits des preux chevaliers de Charlemagne. De nouveaux spectacles contant ses aventures sont créés chaque année.

Tchantchès est également présent lors du cortège folklorique de la très populaire fête du 15 août dans le quartier d’Outre-Meuse à Liège. Lors de cet événement, c’est le géant à l’effigie de Tchantchès, représentant la célèbre marionnette, qui est de sortie. En 2016, Tchantchès a reçu le titre d’officier du Mérite wallon (distinction instaurée par le Gouvernement wallon et destinée à consacrer toute personne, physique ou morale, qui ferait honneur à la Wallonie dans des circonstances exceptionnelles et qui contribuerait à son rayonnement).

Les marionnettes à tringle bruxelloises du Théâtre de Toone ont la particularité d’être composées de carton-pierre (mélange de colle et de craie) ou de bois sculpté et de tissu. Les personnages les plus importants dans la narration sont le plus souvent dotés d’une tête en carton-pierre, permettant le plus de détails car mis en forme dans des moules à plâtres.

Il existe cinq types de moules : les visages d’hommes, les visages de femmes et les visages de jeunes premiers sont les trois plus utilisés ; il en existe encore deux autres, moins souvent employés, pour les figures d’enfants et pour les colosses. À partir de ces visages-types, le marionnettiste fera quelques ajouts de carton-pierre afin de personnaliser le visage de sa marionnette. Après un long temps de séchage, les parties avant et arrière de la tête sont assemblées et peintes à l’huile. Les personnages les plus importants reçoivent des yeux en verre, alors que les autres ont les yeux peints.

Les personnages secondaires (ou ceux qui reçoivent souvent des coups) ont quant à eux une tête en bois sculpté, en général en hêtre ou en frêne.

Les corps, mesurant en moyenne 90 cm et pesant de 7 à 12 kilos, sont confectionnés, pour le torse et les bras, en toile à matelas et bourrés de paille de bois. Les jambes sont de longs cônes en carton fort, fixées au tronc au moyen d’une articulation de toile. Seuls les mains et les pieds sont automatiquement sculptés en bois de hêtre pour permettre certains mouvements.

La manipulation se fait au moyen d’une tige métallique, la tringle, qui passe à travers la tête (depuis le sommet du crâne jusqu’à la base du cou) et vient se fixer dans le buste. Le manipulateur peut ainsi, en bougeant cette tige, faire marcher ses personnages.

Les marionnettes sont manipulées derrière un castelet haut par plusieurs manipulateurs (6 en général) cachés. L’espace scénique, cachés derrière un rideau, se compose d’un plancher et de quatre panneaux en trompe l’œil partageant la scène en quatre plans. Les décors, peints sur toile, sont déroulés en fonction du moment de l’intrigue. Le Toone, quant à lui, est le comédien du spectacle : c’est lui qui interprète tous les rôles des personnages de la pièce. Chaque personnage possède sa voix propre, ce qui nécessite un large registre vocal de la part du Toone. Son rôle est prépondérant dans la pièce puisque, à l’inverse de la plupart des théâtres de marionnettes, la voix du Toone est le rythme du spectacle que suit le reste de la compagnie.

Le répertoire des marionnettes à tringle bruxelloises s’articule surtout autour de grands récits classiques du théâtre (Corneille, Shakespeare, Dumas, etc.) ou d’opéras (Bizet, Satie, Gounod) adaptés pour le théâtre de marionnettes, ou encore de pièces historiques spécialement écrites par Michel de Ghelderode, dramaturge belge. Les personnages changent donc en fonction de l’intrigue. Excepté Woltje, figure emblématique du Théâtre de Toone, qui est souvent le personnage clé du spectacle. Ce personnage de gamin espiègle commente les événements, prend part au récit en jouant le rôle de messager ou de valet. Il a un caractère exubérant, révolté, caractéristique de l’esprit « marollien ». Son nom de Woltje vient de waaltje, qui signifie « petit wallon ». Chaque Toone a son Woltje qui diffère surtout par leur habillement. Aujourd’hui, Woltje a adopté son habit caractéristique : costume et casquette à carreaux noirs et blancs. En 2016, Woltje a reçu le titre de citoyen d’honneur de la ville de Bruxelles. Le Théâtre de Toone édite également chaque mois une revue, intitulée « Le Petit Toone illustré », faisant état des actualités du théâtre.

La tradition des tringles montoises, appelée « Bétième montois de Messines », ne persiste quant à lui plus que dans un seul lieu non-permanent, le théâtre des Bolomes à Mons. La salle de spectacle du Bétième Montois de Messines est située dans les locaux des Patros de Messines (mis à sa disposition pour la circonstance): 118 rue du Joncquois, à Mons. Des représentations ambulantes sont également montées ponctuellement par le Musée de la Foire et de la Mémoire de Saint-Ghislain qui possède encore quelques bolomes originelles.

C’est à la fin du 18e siècle que naissent les spectacles de marionnettes du Bétième montois. Contraction du mot « Bethléem », ce terme fait référence au répertoire traditionnel présenté lors de ces spectacles, qui s’articulait principalement autour de pièces religieuses comme la Nativité ou la Passion du Christ. L’origine de ces spectacles remonte au passage de théâtres forains ambulants, mettant déjà en scène des passages des écritures saintes, de l’imagerie populaire ou des romans de colportage, à Mons dès le 17e siècle, mais ce n’est qu’à la fin du 18e siècle que des théâtres fixes s’installeront dans la ville. Ce phénomène d’accroissement se remarque particulièrement sur la période allant de 1850 à 1914, durant laquelle le bétième montois sera à son apogée. Au total, les Archives de la Ville de Mons font mention de l’existence de plus de 40 théâtres du Bétième dont le marionnettiste Nivlet fut le premier, en 1792. Les bétièmes étaient souvent installés dans des maisons particulières et pratiqués par des hommes et des femmes de la classe ouvrière en tant que profession accessoire.

Si, à l’origine, les spectacles de marionnettes étaient considérés comme faisant partie d’un théâtre aristocratique, la seconde moitié du 19e siècle voit l’exode des théâtres de marionnettes vers les quartiers populaires à l’extérieur de la ville. Cette situation perdurera jusqu’à l’entre-deux-guerres où le cinéma viendra bientôt le détrôner.

Le nom donné à la marionnette traditionnelle du Bétième montois est le « bolhomme », dérivé du mot « bonhomme ». Ces marionnettes en bois plein, et leur tringle en métal est fixée au sommet de leur tête. Les bras et parfois les jambes sont reliés à des fils qui se rejoignent sous l’attelle (croix de bois réunissant toutes les commandes des marionnettes et facilitant la manipulation). Leur taille oscille entre 30 et 40 cm de haut. Elles ont la particularité d’avoir les têtes interchangeables. Comme leurs cousines bruxelloises et liégeoises, les tringles montoises se jouent dans un castelet haut, derrière lequel le manipulateur reste caché.

À l’époque de l’âge d’or, chaque bétième possédait son personnage-phare. Mais, au fil du temps, un couple s’est affirmé comme vedettes incontestées du bétième montois : Batisse et Lalie. Caricature du ménage montois moyen, ils changent parfois un peu de caractère ou de physionomie selon les quartiers. Apparus pour la première fois au Théâtre Corâl, et ensuite au Théâtre Dubuisson. Autre personnage typique du bétième montois : le « ropieur », symbolisant l’esprit ironique du gamin montois, qui intervient souvent dans les spectacles pour ponctuer l’intrigue de remarques humoristiques. Le reste des personnages symbolisent souvent des archétypes récurrents de la société : le gendarme, le curé, le professeur, etc.

À l’origine centré sur les pièces religieuses comme la Nativité, la Passion ou l’Adoration des Mages, le répertoire du bétième montois s’est étoffé : les contes et les légendes issus de la littérature populaire traditionnelle comme Le Petit Chaperon Rouge, Le Petit Poucet, Cendrillon, Les trois mousquetaires, etc.

  • Arts du spectacle
  • Artisanat
  • Traditions orales

À Liège, la tradition de la marionnette à tringle est encore bien vivace aujourd’hui : le prouvent les nombreux théâtres fixes et ambulants qui perpétuent encore aujourd’hui les marionnettes liégeoises dans leur forme traditionnelle ainsi que le répertoire originel. La tradition est également toujours très vivace dans le cœur des liégeois : la fréquentation de ces théâtres est stable.

Encore actuellement, beaucoup d’enfants viennent assister aux spectacles avec l’école (les écoles valorisent cet élément représentatif de la culture liégeoise) ou avec leurs parents, qui perpétuent ainsi une tradition familiale (« je venais déjà quand j’étais enfant », etc.) et qui traduit le lien qui existe entre cette tradition des marionnettes à tringle liégeoises et le sentiment d’appartenance des liégeois à leur ville (tchantchès est le symbole du « bon liégeois », du tempérament liégeois).

Pour maintenir et perpétuer cette tradition, plusieurs actions sont mises en place par plusieurs associations locales, notamment par le Musée Tchantchès :

  • De nouveaux spectacles sont créés chaque année
  • La diversification du répertoire (pièces pour enfants, tout public et pièces plus « historiques » qui fidélisent un public adulte
  • Promotion et valorisation de ce patrimoine en milieu scolaire
  • Transmission auprès des étudiants liégeois dans le cadre festif ou culturel
  • Formation de jeunes montreurs ou manipulateurs
  • Participation à des festivals de marionnettes à Liège et ailleurs

A Bruxelles, le Théâtre Royal de Toone est l’unique dépositaire de la tradition de la marionnette à tringle traditionnelle depuis de nombreuses années et est devenu, de ce fait, un emblème des traditions bruxelloises dans le cœur des citoyens de la ville. Son rôle de pérennisateur et de transmetteur de l’art de la marionnette à tringle au grand public, qui est sa mission centrale, permet à cette tradition de rester toujours bien vivace aujourd’hui. La reprise en main du Théâtre Royal de Toone par la famille Géal depuis les années 1960 assure donc également un avenir à la tradition puisque José Géal (Toone VII) et son fils Nicolas Géal (Toone VIII, le Toone actuel) continuent de faire vivre et de transmettre la tradition :

  • En formant de nouveaux apprentis à la manipulation des tringles traditionnelles
  • En perpétuant les méthodes de fabrication et de restauration traditionnelles transmises par les Toones précédents
  • En créant de nouveaux spectacles chaque année tout en respectant le style et le type de répertoire des spectacles traditionnels
  • En promotionnant ce patrimoine sur le sol belge et à l’étranger.

La formation de marionnettiste n’existe pas dans les écoles. L’apprentissage de la pratique se fait via un processus de transmission entres les manipulateurs plus expérimentés et les plus jeunes.

À Liège, à l’heure actuelle, la pérennité de la tradition de la marionnette à tringle n’est pas menacée, et ce grâce aux actions précitées menées par des associations ou lieux culturels liégeois pour la défense du folklore local.

À Bruxelles, la baisse des subsides alloués au Théâtre de Toone menace la survie de la marionnette à tringle traditionnelle. Mais le soutien populaire est toujours présent : lors de l’annonce de cette baisse de subside, une pétition a recueilli près de 20 000 signatures pour la sauvegarde du Théâtre. Cette forte mobilisation prouve donc l’attachement que les bruxellois ont pour Toone et ses marionnettes.

Les détenteurs de la pratique de la marionnette à tringle, et ce quelle que soit le pôle d’implantation de la pratique, sont les marionnettistes, montreurs de marionnettes. L’apprentissage de la pratique se fait via un processus de transmission entre les manipulateurs plus expérimentés et les plus jeunes. Cette transmission ne peut être qu’orale et gestuelle, puisqu’elle consiste principalement dans le fait de suivre le marionnettiste pour observer ses gestes, les mots qu’il utilise, les voix, les expressions particulières au dialecte local.

Dialogue intergénérationnel

La transmission principalement de ces traditions entre les différentes générations de marionnettistes, que ce soit au niveau des procédés de fabrication, du répertoire, du style de jeu ou de la manipulation des marionnettes, se fait dans les trois pôles d’implantation de la tradition ; et ce depuis des décennies.

Certains aspects formels de ces spectacles de marionnettes traditionnelles favorisent également le dialogue intergénérationnel : accent mis sur l’utilisation des dialectes locaux (patois liégeois, bruxellois, montois), perpétuation des histoires du répertoire populaire ancien, etc. Mais ces traditions permettent également de mettre en exergue certaines valeurs défendues par les générations passées à l’époque où ils ont été créés (les principaux personnages de ces trois traditions symbolisent la défense de l’identité régionale, la défense de la liberté d’expression, la lutte contre l’injustice, etc.) qui sont toujours d’actualité aujourd’hui.

Dialogue multiculturel

Même si ces différentes traditions sont véritablement ancrées dans les régions qui les ont vues naître, elles n’en restent pas moins ouvertes à tous et se sont parfois nourries, au fil des siècles, d’apports extérieurs. Que ce soit dans le répertoire – intégration de pièces issues de la littérature anglaise, française, etc. – ou dans l’aspect formel des marionnettes. L’origine de la marionnette à tringle traditionnelle en Fédération Wallonie-Bruxelles est d’ailleurs à chercher dans les théâtres ambulants, souvent venus d’Italie, qui sillonnaient l’Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles ; et la ressemblance qui existe toujours entre les marionnettes à tringle de nos régions et les tringles siciliennes n’est pas pour démentir cette origine. Cette longue tradition d’échange multiculturel, dans laquelle la marionnette à tringle de nos régions prend véritablement racine, continue donc d’être un point central pour l’art de la marionnette à tringle en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Diversité et créativité humaine

La tradition de l’art de la marionnette en général sur le sol de la Fédération Wallonie-Bruxelles est ancrée depuis des siècles et continue aujourd’hui à être un vivier de création et d’innovation constante. Mêlant les différentes traditions, les différentes techniques de fabrication ou de manipulation, associant différents arts vivants ou plastiques à la marionnette (danse, cirque, arts numériques, etc.), cet art est en perpétuelle évolution et continue d’être le reflet de la créativité et de la diversité des populations et des communautés qui le fait vivre.

L’inscription de l’art de la marionnette à tringle en Fédération Wallonie-Bruxelles est en train de faire naître une prise de conscience de la valeur de ce patrimoine auprès du public mais aussi auprès des autorités. Même si cette évolution se fait lentement (la baisse des subsides touchant le secteur de la culture n’épargne pas les représentants de ces traditions), elle donne des résultats concrets : notamment, la mobilisation populaire pour la sauvegarde du Théâtre royal de Toone ou encore la reconnaissance par les autorités de Liège et de Bruxelles des figures de Tchanchès et Woltjes comme symboles de leur ville et de leurs citoyens.

L’espoir de faire naître, via cette reconnaissance en tant que Chef-d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel de FWB, un respect et une volonté de sauvegarde de ce patrimoine semble donc en bonne voie, même si un long chemin reste encore à parcourir.

Références bibliographiques :

BAIRD Bill, L’art des marionnettes, Hachette, Paris, 1965.

CORVIN Michel, Dictionnaire encyclopédique du Théâtre, Bordas, Paris, 1991.

Les marionnettes, (dir. FOURNEL Paul) Bordas, Paris, 1982.

LEGAY Jacques, LYAC Maurice, Marionnettes de bois et de chiffon, Editions Guy Authier, 1977.

MAGNIN Charles, Histoire de la marionnette en Europe, Slatkine

PLASSARD Didier, L’acteur en effigie, Edition L’Age d’Homme /Institut International de la marionnette, Lausanne/Charleville-Mézières, 1992.

COUMANS Yves, LONGCHEVAL Andrée, GUILLEMIN Alain, Une tradition de la marionnette à tringle, Ed. Centre de la Marionnette de la Communauté Française, Tournai, 1988.

ANCION Jacques (e.a.), Eloge de la tringle, Editions Al Botroûle, Bressoux, 1989. 

La marionnette à tringle : un passé, un présent, quel avenir ? - Recueil des actes du colloque autour de la marionnette à tringle, Centre de la Marionnette, Lansman Editeur, 2011.

LONGCHEVAL Andrée et HONOREZ Luc, Toone et les marionnettes de Bruxelles, Ed. Paul Legrain, Bruxelles, 1984.

GEAL José, Toone VII, Centre Albert Marinus, 2014.

FERET Catherine et BLAZY Simone, Marionnettes. Des objets qui racontent l’histoire, Le Tout Lyon EMC, Lyon, 2000.

Autres documents : copie d’études, site internet, autres :

- Site Internet du Théâtre royal de Toone

- Site Internet du Musée Tchantchès

- Site Internet du Théâtre à Denis 

- Site Internet du Bétième montois de Messines

- Site Internet du Archive SONUMA sur le Théâtre Al Botroûle de Liège

- Site Internet de UNIMA Belgique

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Contact

Françoise Houtteman-Flabat. Directrice du Centre de la Marionnette de la FWB


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