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Fiche



La fauconnerie est l’art traditionnel et l’activité qui consiste à dresser (affaiter), faire voler et conduire un rapace pour chasser du gibier sauvage dans son milieu naturel. La pratique de la fauconnerie remonte à plus de 4.000 ans, c’est l’une des relations les plus anciennes entre l’homme et l’oiseau.

Images de fauconniers

Toutes les informations sur L'art de la Fauconnerie

Localisation

En Wallonie

Communauté concernée :

Les fauconniers

Société responsable :

Association des Fauconniers Belges "Club Marie de Bourgogne" Rue de Longueville, 13 à 1315 Sart-Risbart (Incourt)

La fauconnerie est l’art traditionnel et l’activité qui consiste à dresser (affaiter), faire voler et conduire un rapace pour chasser du gibier sauvage dans son milieu naturel.
La fauconnerie se divise en deux grandes catégories de vol selon le type d’oiseaux utilisés : haut vol ou haute volerie qui utilise les faucons (falconidés) et bas-vol ou basse volerie qui utilise les aigles, autours des palombes et éperviers (accipitridés). Selon le type d’oiseau utilisé, on subdivise encore la Fauconnerie en autourserie (autours), esparverie (éperviers), aiglerie (aigles), butéonnerie (buses) ou fauconnerie (faucons).
Forte de ses savoir-faire traditionnels et ses connaissances sur la biologie et sur le comportement des rapaces et de leur environnement, la fauconnerie favorise l’étude de l’éthologie des rapaces et contribue à de nombreuses recherches vétérinaires et études sur le bien-être animal.
La fauconnerie possède son propre langage, riche environ 850 mots spécifiques. Beaucoup de ces mots sont passés dans le langage courant. A titre d’exemples : la ‘carrière’ est la montée d’un faucon ; cela a donné l’expression ‘faire carrière’ est passée dans le langage courant. Nous pouvons en dire autant des mots : niais (faucon pris au nid), hagard (faucon adulte), chaperon (petite coiffe utilisée pour les faucons), malmener, rebuffade, etc.

  • Connaissance de la nature

La fauconnerie est toujours pratiquée par une cinquantaine d’amateurs en Belgique. Elle demande une pratique quotidienne. Fondamentale pour toutes les communautés de fauconniers, la transmission passe par de nombreuses activités liées à la pratique de la fauconnerie, à la connaissance de l'environnement, à la gestion des faucons et rapaces et aux valeurs culturelles.

La tradition culturelle de la fauconnerie se transmet de génération en génération par du mentorat ou une formation dans l’association des fauconniers. La fauconnerie étant une activité essentiellement pratique, l'éducation non formelle passe surtout par le mentorat où un fauconnier expérimenté ou un fauconnier-maître forme le débutant et lui présente les techniques pendant une ou deux saisons.

L’affaitage est un processus long qui demande et développe des savoir-faire. Il est particulièrement important d'éduquer les jeunes à l'importance du patrimoine culturel immatériel de la fauconnerie.

La transmission de la fauconnerie passe par la mémoire historique de la communauté des fauconniers et enrichit leur identité culturelle. La fauconnerie connaît une forte renaissance et suscite beaucoup d’intérêt auprès des jeunes.

Les connaissances pratiques de fauconnerie ont également été abondamment documentées au fil des siècles. Rédigé au XIIIème siècle par l’empereur Frederick II, le « De Arte Venandi cum Avibus (l'art de chasser avec des oiseaux) » reste un ouvrage de référence. Cet ouvrage a été traduit du latin par un professeur de l’UCL de Louvain-la-Neuve, membre du ‘Club marie de Bourgogne, Baudouin Van den Abeele.

Plusieurs livres sur la fauconnerie ont été publiés récemment dont un traité de fauconnerie « L’Art de la Fauconnerie » écrit par Patrick Morel permet aux candidats-fauconniers d’apprendre les bases et les ‘techniques’ de la fauconnerie. Un livre sur les « Vervelles à faucons’ a été publié en fin 2017. Un livre sur le bouton de fauconnerie a été publié en 2018.

Patrick Morel a aussi écrit quatre ouvrages en anglais : Sky Hunters, The Art of Falconry, Hawks’ Varvels, Falconry in heraldry.

Un musée de la fauconnerie a été ouvert dans le Château de Lavaux-Sainte-Anne. Chaque année, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Fauconnerie (16 novembre), une porte ouverte permet la rencontre des fauconniers avec le public. Une salle dédiée aux enfants sera prochainement ouverte.

Plusieurs séances de découverte sont organisées dans des écoles. A titre d’exemple, le 24 Novembre 2017, pour la troisième fois ces dernières années, Sébastien Gihoul a organisé une présentation de la fauconnerie à une classe de l’Ecole communale de Melen – voir Youtube ‘Sébastien, notre ami fauconnier’.

Plusieurs lois concernant la détention et le bien-être animal sont en préparation. Une nouvelle loi concernant le bien-être animal est entrée en vigueur en Région Wallonne en 2018. Ces nouvelles réglementations peuvent menacer la fauconnerie de disparition en rendant sa pratique impossible si la loi ne permet pas de dérogations pour la détention des rapaces ou si les conditions de détention la rendent prohibitive ou impossible.

Les fauconniers siègent dans tous les conseils et commissions qui traitent ces sujets et sont consultés par les ministères compétents.

Un membre du Club Marie de Bourgogne siège également comme membre effectif au Pôle Ruralité de la Région Wallonne qui fait des propositions de lois, décrets et règlements en matière de chasse, d’environnement et de détention d’espèces protégées auprès du conseil des ministres. Cette voix consultative a permis d’obtenir une législation favorable à la pratique de la fauconnerie et la détention des rapaces.

La fauconnerie s’accompagne d’un ensemble de traditions et de principes éthiques liés à la culture. Même s’ils proviennent d’origines sociologiques et culturelles différentes, les fauconniers partagent des valeurs, des traditions et des pratiques universelles. La fauconnerie relie l’homme à la nature et renforce les identités locales. C’est un symbole culturel important dans notre pays.

La pratique moderne vise à sauvegarder non seulement les rapaces, le gibier et les habitats mais aussi la pratique elle-même comme tradition culturelle vivante. La fauconnerie confère aux communautés en général un sentiment identitaire et de fierté.

La fauconnerie s’intègre dans la communauté comme une pratique sociale récréative et un moyen d’être en contact avec la nature. Servant à l'origine à chasser comme moyen de subsistance, la fauconnerie s'est enrichie de nouvelles valeurs au cours des siècles telles que l’esprit de camaraderie et le partage. Pratiquée de nos jours par des hommes et des femmes de près de cent pays, la fauconnerie se décline en une grande diversité de traditions culturelles.

Malgré la diversité de leurs origines, les fauconniers partagent des valeurs, des traditions et des pratiques universelles. C’est ainsi que les méthodes d’affaitage et de soin des rapaces, l’équipement utilisé et le lien entre l’homme et l’oiseau sont les mêmes partout dans le monde. Les praticiens se comprennent par de simples gestes ; ce sont ces traditions et ces connaissances partagées qui rendent la fauconnerie universelle et la gardent vivante.

La fauconnerie est une tradition dynamique, constamment recréée par les communautés suivant l'évolution de leur environnement. Tout en empruntant à leur époque des technologies et des équipements modernes, comme la télémétrie et les GPS, certains groupes continuent à porter leur costume traditionnel. Par exemple, les fauconniers belges affirment leur identité en portant des boutons d’équipage et des tenues particulières.

Dialogue intergénérationnel :
La fauconnerie est pratiquée à tous les âges, par les hommes et les femmes. Les fauconniers nouent une forte relation et un lien spirituel avec leurs oiseaux. Ils font preuve de dévouement pour élever, affaiter et faire voler les faucons.

Dialogue multiculturel :
Les fauconniers viennent de tous horizons, sociétés, cultures, origines linguistiques et religieuses.

Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) :
La fauconnerie dépend de l'utilisation durable des ressources sauvages, dont les fauconniers prennent soin. Depuis l'origine, la fauconnerie dépend de l'utilisation durable des ressources naturelles, des oiseaux de proie, du gibier et de l'environnement. La fauconnerie a naturellement très peu d'impact sur l'environnement. Les fauconniers ont toujours intégré le concept d'utilisation durable des ressources. Les traditions et règles déontologiques de la fauconnerie suivent ce principe.

Diversité et créativité humaine :
La fauconnerie conditionne la vie des praticiens, en tant qu'individus, au sein des familles et du club. On considère que les praticiens sont en charge de la conservation des oiseaux de proie.

Les fauconniers protègent le patrimoine de la fauconnerie par leurs pratiques et participent pour beaucoup à la transmission au moyen du mentorat ou d'un enseignement même informel.

Les différents accessoires utilisés en fauconnerie (chaperon, leurre, sonnettes, tourets, longe, etc.) sont fabriqués par artisans. Des maîtres-graveurs wallons produisent de vraies merveilles : « vervelles » et boutons d’équipage.

La reconnaissance en tant que Chef d’œuvre du Patrimoine oral et immatériel et surtout les inscriptions de la fauconnerie sur la Liste représentative de l’UNESCO (2010, 2012 et 2016) ont permis de renforcer la visibilité du Patrimoine culturel immatériel (PCI) en général dans de nombreuses communautés, la fauconnerie ne se limitant pas, à l'échelle mondiale, à une saison ou un site.

L'inscription a notamment renforcé la visibilité au niveau des médias, d'Internet et des festivals. Les praticiens et le grand public ont été sensibilisés à la diversité du patrimoine immatériel et au rôle de l'UNESCO dans la promotion du respect mutuel et de la connaissance des différentes expressions culturelles.

Les fauconniers ont été invités à expliquer le PCI au sein de leur communauté et des revues spécialisées ont expliqué la définition et les responsabilités du PCI à quelques milliers de lecteurs.

À travers leur club, la communauté des fauconniers veille à ce que la fauconnerie soit considérée dans le contexte plus large de son patrimoine culturel avec un artisanat, des rituels et des célébrations traditionnels.

Les rencontres internationales de fauconnerie, telles que le 4e festival de la fauconnerie, réservé aux jeunes, qui s’est tenu à Abu Dhabi en décembre 2017, célèbrent de nombreux aspects du patrimoine culturel des communautés de fauconniers.

La reconnaissance de l'UNESCO a contribué à la sauvegarde et à la durabilité de ces traditions culturelles dans tous les pays pratiquant la fauconnerie. Elle a fait ressortir l'utilisation de nombreux espaces et artefacts culturels importants et contribué à faire reconnaître leur importance par le public. Captivant les jeunes, la fauconnerie a sensibilisé cette génération au PCI.

L'inscription multinationale de la fauconnerie a permis de développer la coopération et la collaboration entre les États soumissionnaires sur de nombreux aspects du patrimoine culturel immatériel.

L'inscription a encouragé cinq États parties supplémentaires à se joindre à la candidature, témoignant du renforcement du dialogue et de la coopération. Présentée à la conférence sur le PCI de l'Asie du sud-est (Corée, 2009), la candidature de la fauconnerie montre comment un élément de PCI peut favoriser la participation et la coopération internationales.

À l'occasion d'une conférence en décembre 2011 (Université de Bordeaux, France), la fauconnerie a été désignée comme meilleur exemple de candidature multinationale, du fait du renforcement de la coopération entre les nations et de la sensibilisation de nombreuses communautés différentes au PCI.

L'inscription a donné lieu à une augmentation du nombre de conférences et de festivals internationaux. A titre d’exemple, le festival international de la fauconnerie (décembre 2014, EAU) a réuni 800 fauconniers de 80 pays participants. Un festival dédié aux jeunes a eu lieu en décembre 2017 et a réuni plus de 500 participants.

L'Association internationale de la fauconnerie (IAF) organise la journée mondiale annuelle de la fauconnerie le 16 novembre, date anniversaire de la première inscription. Les fauconniers de plus de 80 pays organisent des activités pour sensibiliser le grand public au PCI de la fauconnerie et partager le sentiment d'appartenance à la communauté de la fauconnerie partout dans le monde.

L’association des fauconniers belges participe à cette journée en organisant une rencontre avec le public à l’occasion des journées portes ouvertes au Château de Lavaux-Sainte-Anne.

La coopération entre fauconniers grâce à des sites Internet, des forums et de rencontres internationales a contribué à renforcer le dialogue. L'inscription a permis de promouvoir les contacts entre fauconniers, grand public et médias. Les fauconniers se sont efforcés de promouvoir ce riche patrimoine culturel en proposant des rencontres avec le public à l'occasion de nombreuses manifestations, expositions, événements patrimoniaux, festivals et foires. Le dialogue s'est ainsi renforcé entre fauconniers et grand public, encourageant un esprit de coopération dans l'intérêt de la société et de la nature. Le développement de l'inscription continuera à promouvoir ce dialogue culturel.

Références bibliographiques :

Ruiz Maurizio, Les livres de la fauconnerie, sauvegarde et transmission d'un patrimoine culturel immatériel, 2018 https://archipel.uqam.ca/11343/1/D3432.pdf

Morel Patrick, L’Art de la Fauconnerie, 2013, Chaumont (F), Editions Crépin-Leblond

Morel Patrick, Les Vervelles à Faucon, 2017, Blurb Fr

Morel Patrick et Amirsadeghi Hossein, Sky Hunters, 2008, London, Thames § Hudson

Morel Patrick, The Art of Falconry, 2016, Surbiton, Medina Publishers

Morel Patrick, Hawks’ Varvels, 2018, Blurb UK

Morel Patrick, Hawking in Heraldry, 2018, Blurb UK

Morel Patrick, Le Bouton de Fauconnerie, 2018, Blurb Fr

Van den Abeele Baudouin, La Fauconnerie dans les lettres françaises du XIIème au XIVème siècle, 1990, Louvain, Leuven University Press

Van den Abeele Baudouin, La fauconnerie au Moyen âge, 1994, Paris, Editions Klincksieck

Van den Abeele Baudouin, Frederick II de Hohenstaufen, L'art de chasser avec les oiseaux, 2000, Nogent-le-Roi, Laget Librairie des Arts et Métiers

Vidéos :

Sébastien notre ami fauconnier

Film de Hector Vansina (en NL) 

Film de Patrick Morel : Falconry by Patrick Morel

Site internet:

Code wallon du bien-être animal

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18-2022-Fauconnerie-DOSSIER_COMPLET.pdf Image de couverture du document

Contact

Patrick Morel. Président de l'Association des Fauconniers Belges


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