Fiche
Organisée tous les ans, autour du quatrième dimanche du mois d’août, la Grande Fête de Saint-Mard est un rassemblement festif dont la spécificité réside d’une part sur la pratique collective de danses traditionnelles et d’autre part sur des échanges de discours entre le « Maître Jeune Homme » et le bourgmestre.
Toutes les informations sur La fête de Saint Mard
Localisation :
Village de Saint-Mard (commune de Virton), essentiellement sur le kiosque et la place J.P. Lavallé (église), province du Luxembourg
Communauté concernée :
Une très large partie de la population locale reconnaît la Fête de Saint-Mard comme faisant partie de son Patrimoine culturel et y participe de façon au moins occasionnelle. Mais plusieurs centaines de personnes y participent de façon beaucoup plus assidue.
Les deux principales communautés sont :
- La Société Royale Philharmonique de Saint-Mard asbl
- Les jeunes du village, rassemblés au sein du Club des Jeunes de Saint-Mard
Société(s) ou groupe(s) responsable(s) :
L’ensemble des acteurs, rassemblés en un collectif dont le Musée gaumais est le « porte-parole ».
Organisée tous les ans, autour du quatrième dimanche du mois d’août (La fête a lieu le 4ème dimanche d’août quand le 1er septembre ne tombe pas un mercredi, sinon c’est le 3ème dimanche. Le mardi « Fête de Jeunesse » est celui qui suit le week-end en question.), la Grande Fête de Saint-Mard est un rassemblement festif dont la spécificité réside d’une part sur la pratique collective de danses traditionnelles sur des musiques jouées par une harmonie et d’autre part sur des échanges de discours entre le « Maître Jeune Homme » et le bourgmestre. La danse la plus connue qui donne son identité et sa cohésion sociale aux Saintmardois est la « Troïka de Saint- Mard ». La fête dure six jours, ponctuée par plusieurs bals, concerts et cortèges, un feu d’artifice, des compétitions sportives, une exposition d’artistes et une présence continue de manèges et attractions foraines.
Cependant, le mardi constitue le point culminant des festivités. Il est nommé « Fête de Jeunesse » (et non point « Fête de la Jeunesse ») car ce sont les jeunes du village qui mènent une grande partie de la journée, soutenus par la musique jouée par la Philharmonie.
La désignation du Maître Jeune Homme se fait par le Club des Jeunes sur candidature spontanée (parfois moins …) en étant obligatoirement saintmardois(e). Cela peut donc être une femme… Son rôle est primordial car c’est lui (elle) qui mène l’ensemble des « cérémonies » tout au long de la journée du mardi « Fête de Jeunesse ».
Aujourd’hui, la fête se déroule sur six journées :
Vendredi :
- Vernissage de l’exposition d’artistes saintmardois, ou ayant vécu à Saint-Mard, organisée par le « Cercle culturel »
- Bal d’ouverture au kiosque, organisé par le « Club des jeunes »
- Fête foraine
Samedi :
- Enlogement des pigeons, organisé par « Les Colombophiles »
- Match de basket, organisé par « Club de Basket »
- Fête foraine
- Retraite aux flambeaux : le Président du Club des Jeunes et le Maître Jeune Homme, accompagnés de leur compagne respective, accueillent la Philharmonie et l’accompagnent en tête du cortège.
- Feu d’artifice « offert » par la Philharmonie et la Ville de Virton
- Bal au kiosque
Dimanche
- Messe en l’église Saint Médard
- Fête foraine
- Match de football, organisé par « Royal Athlétic Club Saint-Mard »
- Concert par la « Société Royale Philharmonique de Saint-Mard »
Lundi
- Fête foraine
- Messe des défunts
- Actions de Grâces
- Célébration des noces d’or, de diamant, de platine ; participation de la Philharmonie
- Tournoi de pétanque sur la place
- Concert d’une société (harmonie) invitée
Mardi
- Fête foraine
- Dès 8 heures du matin, devant le local de la Philharmonie, départ du défilé, les musiciens revêtus de leur costume d’apparat. Arpentant les rues du village, l’orchestre rassemble les jeunes filles et les jeunes hommes en costume « traditionnel » ou non, sous la conduite du Maître jeune homme et du Président du Club des Jeunes et leur compagne respective. Grossissant au fur et à mesure, le groupe forme une joyeuse chaîne. S’arrêtant souvent devant certaines maisons et maisons de retraite pour effectuer une danse dont la « Troïka de Saint- Mard », le cortège parcourt tout le village pour terminer devant l’église. Là, au son des cloches annonçant l’office religieux, un dernier rondeau est dansé avant d’entrer en l’église.
- Messe en l’honneur de la Jeunesse dite « Messe de Jeunesse », sur le mode de la joie… et à l’intention des jeunes ou (rarement) d’un jeune décédé. Le Maître jeune homme joue le maître de cérémonie tandis que Monsieur le Curé célèbre la messe.
- Á la fin de l’office religieux, le Maître jeune homme, ainsi que la jeunesse accompagnée de la Philharmonie, conduisent le curé jusqu’à son presbytère. Là le Maître jeune homme remercie le curé qui lui répond brièvement par une courte allocution sur un ton humoristique avant que de souhaiter une belle fête à celles et ceux qui l’ont escorté. Ensuite les hymnes (La Brabançonne et la Marseillaise) sont joués par la Philharmonie.
- Au son de la Troïka, tout ce petit monde va, à quelques pas de là, au Centre communautaire, où se déroule la véritable « joute verbale ». Le Maître jeune homme s’adresse de manière caustique au Bourgmestre de Virton (anciennement, avant fusion des communes, c’était au Maire du village de Saint-Mard), pour tantôt remercier, tantôt quémander, tantôt revendiquer. On est si fier d’être Saintmardois qu’à chaque fois qu’on peut dire qu’on n’est pas Virtonnais, on le dit gentiment, mais clairement, et cela même au Bourgmestre. Les discours énoncés chaque année par le Maître jeune homme ne sont pas polémiques, plutôt humoristiques et ironiques. Cela dépend de la personnalité du Maître jeune homme et de son état d’esprit. Au terme de ces prises de paroles hautes en couleur et parfois ponctuées de patois gaumais, la Ville de Virton offre le verre de l’amitié.
- Vers 12h30, tout le monde se rend au kiosque, point névralgique de la suite des festivités. Les musiciens de la Philharmonie prennent place sur le kiosque et jouent pour entraîner la foule de plusieurs dizaines de danseurs, des plus jeunes aux plus vieux. Le répertoire est composé d’une série de morceaux de musique dont des marches, polkas, valses, scottiches, mazurkas, polonaise, quadrille et bien entendu la célèbre « Troïka de Saint-Mard », véritable « hymne » du village. La Troïka est en fait une sorte de scottiche sur lequel les danseurs exécutent une figure très à la mode durant la seconde moitié du 19e siècle.
Les danses durent tout l’après-midi autour du kiosque, élément patrimonial déterminant, ainsi que dans le parc communal qui le jouxte.
A 16h, le Club des Jeunes offre, en son local, un bol de soupe à l’oignon à toute personne qui en souhaite.
Mercredi
Enterrement de la Fête : l’après-midi, les membres du Club des Jeunes passent de maison en maison pour quêter des aliments en vue de se préparer un repas du soir collectif et ouvert à toutes et tous, jeunes ou moins jeunes.
- Pratiques sociales, fêtes
- Traditions orales
- Arts du spectacle
Transmis de génération en génération, l’élément est toujours bien vivant. Il est maintenu grâce à la réappropriation par des membres de la communauté depuis les années 1950, tant au sein de la Philharmonie que du Club des Jeunes. Tout en respectant les fondamentaux, certaines formes de cette pratique très vivante ont été renouvelées en s’adaptant aux contextes successifs de ces dernières dizaines d’années. Pour exemple, sans exclure le répertoire ancien, certaines danses et musiques à danser ont été mises « au goût du jour », ce qui est apprécié par les familles et les plus jeunes.
L’organisation générale des différents moments et activités des 6 jours de la Fête de Saint-Mard se fait sans qu’il n’existe une structure spécifique : chaque « partenaire » organise ses propres activités et, chose assez surprenante à notre époque, tout se déroule très bien de manière spontanée.
Depuis les années 1950, des personnes passionnées ont recueilli répertoires musicaux, documents et autres « souvenirs » chez les porteurs de traditions. Ces archives photographiques, sonores et audiovisuelles sont aujourd’hui conservées notamment dans le Centre de documentation du Musée gaumais.
La transmission des danses est en grande partie non formelle. Si une partie des danseurs apprend les danses dans le cadre de « cours » organisés par un « ancien » durant tout l’été en prélude de la fête, à raison de deux « répétitions » par semaine, une large transmission se fait de manière informelle et plus spontanée durant la Fête de Jeunesse elle-même. Les danseurs moins ou pas expérimentés apprennent par observation et imitation, sous les conseils des plus « anciens » qu’ils soient jeunes ou âgés !
Il est à souligner que, dans les écoles du village, les élèves sont initiés lors de sessions spécifiques, sur base d’initiatives spontanées du corps enseignant ou de parents.
La transmission des musiques à danser est en grande partie formelle. Au sein de la Philharmonie, les musiciens apprennent les partitions lors des nombreuses séances de répétitions.
La transmission du savoir-faire de la fabrication des costumes, et les costumes eux-mêmes, se fait au sein de la famille, de génération à génération.
L’élément n’est pas menacé de disparition. L’engouement est fort et la fête jouit d’un réel attachement, tant au sein des « Saintmardois » que dans la population des villages environnants. Tout au plus l’usage du patois gaumais doit-il faire l’objet d’une attention toute particulière pour en assurer la pérennité.
Quels sont les menaces et dangers éventuels ?
La première menace aurait pu être la diminution de l’intérêt de la jeunesse. Cela aurait entraîné une diminution de la participation et une perte de signification, et donc, in fine, une diminution importante du nombre de détenteurs de cette tradition. Or, même si certains « piliers » de la Fête de Saint-Mard ne sont plus si jeunes et que le risque de les voir disparaître est réel, la relève est assurée grâce au profond attachement des jeunes à cette tradition festive qui soude la collectivité en lui donnant une forte identité culturelle.
Une interrogation est à ce jour assez importante : le curé du village, véritable acteur de la journée du mardi, devra prendre sa retraite à court terme (2 ans tout au plus). Comment son remplaçant va-t-il appréhender cette fête populaire ? Il est à espérer que le nouveau clergé sera sensible à l’importance socio-culturelle de la « Fête de Saint-Mard ».
Une menace pèse sur l’élément, à l’instar de toute festivité : les risques d’insécurité et la réaction que pourraient avoir les autorités.
Actions entreprises pour assurer la sauvegarde ?
Différentes mesures de sauvegarde sont entreprises depuis le milieu des années 1950.
- L’adaptation de la Fête de Saint-Mard au monde moderne de l’après Seconde Guerre mondiale, a constitué en soi une mesure de sauvegarde.
- Recherches, études, documentations menées par le Musée gaumais.
Outre les collections familiales (mémoire collective), on peut noter le travail de collecte et de conservation entrepris depuis de nombreuses années par le Musée gaumais de Virton grâce à son centre de documentations et de recherche. Toutes les informations sur la fête sont collectées et conservées : répertoires de danses et musiques, photographies, discours des Maîtres Jeune Homme et Bourgmestres (Maires) successifs, articles de presse, …
L’archivage et l’inventaire, la numérisation des photographies et surtout la mise à disposition de ces ressources au public en font une mesure de sauvegarde inestimable.
En outre, le Musée gaumais renforce la visibilité de la Fête de Saint-Mard auprès de son public en mettant en valeur ses aspects traditionnels, culturels et sociologiques dans sa section Folklore et Traditions ainsi qu’au sein des animations pédagogiques.
La Ville de Virton soutient cette manifestation, notamment grâce à des subsides. Outre le soutien financier, les organisateurs peuvent compter sur les moyens humains mis à leur disposition comme le personnel ouvrier des Services techniques de la Ville qui œuvrent au soutien logistique.
Le Kiosque à musique (et le parc), élément central et primordial de la journée, a été classé comme monument et site en 1997 et restauré adéquatement il y a une petite dizaine d’années.
La confection du présent dossier, à l’initiative du Musée gaumais, a suivi une démarche participative : chacun des acteurs de la Fête de Saint-Mard a été convié à une séance d’information sur le Patrimoine Culturel Immatériel, a reçu le vade-mecum et le formulaire de demande de reconnaissance. Les réponses données ont été rassemblées, synthétisées puis soumises et explicitées lors d’une seconde réunion à la suite de laquelle chaque groupement a marqué son adhésion « libre et éclairée ». Ce processus participatif a permis une prise de conscience de la richesse du patrimoine immatériel qu’est la Fête de Saint-Mard et a raffermi les liens entre les acteurs et augmenté très certainement le sentiment d’une identité collective spécifique, ce qui, assurément, participera à la sauvegarde de l’élément.
La « Fête de Saint-Mard » est un élément central du patrimoine saintmardois. Elle participe fortement à un sentiment d’identité. Les habitants du village reconnaissent la fête comme leur héritage auquel ils sont très attachés, allant jusqu’à prendre congé pour participer aux festivités. À travers elle, ils prennent conscience d’être porteurs de la culture et de l’identité de tout un village et ils le revendiquent. Un proverbe local bien connu à Saint-Mard confirme cet attachement à la Fête de Saint-Mard: « On vit 182 jours dans son souvenir et 182 jours dans l’attente de la suivante ».
En outre, ce sentiment d’appartenance est si fort que les anciens saintmardois, et leurs familles, partis vivre ailleurs depuis parfois des dizaines d’années, reviennent danser tous les ans. Dans le même ordre d’idée, la « Troïka de Saint-Mard » est utilisée tout au long de l’année comme « étendard ». Le carillon de l’église de Saint-Mard sonne la Troïka à l’occasion de la Fête de Jeunesse.
Dans le cadre des cours d’étude du milieu, la Fête de Saint-Mard et les danses sont régulièrement abordées. Les élèves la considèrent donc comme faisant partie de leur identité.
La « Fête de Saint-Mard « rythme l’année dans la vie du village. Il s’agit d’un moment de traditions et de réjouissances. En elle-même elle est porteuse de valeurs de convivialité, de chaleur humaine, de rencontre, d’ouverture à l’autre, d’accueil.
Dialogue intergénérationnel :
Au-delà de la pratique des répertoires de danse et de musique, la Fête de Saint-Mard se caractérise par une rencontre permanente entre les générations.
Dès le vendredi, fête foraine et bal d’ouverture associent toutes les générations, tout comme les événements annexes que sont les manifestations sportives ou colombophiles du samedi et du dimanche. La retraite aux flambeaux du samedi soir, menée par les musiciens de la Philharmonie, rassemble les familles, les jeunes et les âgés jusqu’au moment d’admiration partagée entre tous qu’est le feu d’artifice. La messe du dimanche et surtout celle du lundi réserve une place toute particulière aux familles qui se rassemblent autour de la mémoire des défunts. La célébration des noces (d’or, de diamant et de platine) est partagée par toute la population qui y salue les plus âgés, la Philharmonie ajoutant un décorum largement apprécié. Les musiciens de la Philharmonie sont de tous âges (« de 7 à 77 ans ») et il est intéressant de constater que ce groupement musical est également composé de jeunes fortement motivés et pas seulement de personnes d’un « certain âge ».
Le matin du mardi, jour de la « Fête de Jeunesse », le cortège interrompt son parcours devant les maisons de repos : les pensionnaires les y attendent avec impatience pour écouter un air de musique et admirer les pas de danses de la Jeunesse… Même le personnel soignant se joint aux danseurs. Ce sont les jeunes qui mènent les débats avec le curé et le bourgmestre, plus âgés. L’après-midi, il n’est pas rare de retrouver, costumés ou non, trois ou quatre générations de la même famille dansant sur la place du kiosque puisqu’il n’y a pas de limite d’âge.
De même, les plus âgés, aguerris aux danses, enseignent aux plus jeunes, et même très jeunes, souvent plus maladroits. Tous prennent plaisir à danser tous ensemble.
Dialogue multiculturel :
Une importante mixité sociale et culturelle, bref une grande ouverture à l’autre, est présente lors des journées de la « Fête de Saint-Mard ». Soulignons la stricte égalité des genres, tant au sein de la Philharmonie que de la Jeunesse.
Les danses véhiculent les valeurs de vivre ensemble car les origines sociales et culturelles ne sont pas prises en compte : ouvriers, employés, cadres, politiciens, etc., tout le monde se retrouve pour danser. Les moments de danses contribuent également à faciliter l’intégration des nouveaux habitants du village.
Le répertoire de la Philharmonie est ouvert à tout style musical, à toutes les diversités culturelles. Dans les années 1960, des centaines d’aviateurs militaires basés à Marville (France) étaient en quête de logements. Ainsi, tous les villages du sud de la Gaume ont accueilli des familles canadiennes. Devenus saintmardois de cœur, les Canadiens participaient aux festivités de la « Fête de Saint-Mard ». Certains y participent encore aujourd’hui.
Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) :
La volonté des organisateurs n’est pas de développer un esprit commercial autour de son image. Un seul produit a été créé autour de la fête, une bière baptisée « La Saint-Mardoise » et produite à une échelle tout à fait locale par l’asbl « La Zythogale », dont la diffusion est limitée au village. Sur l’étiquette, des éléments représentatifs et figuratifs du village sont privilégiés (les couleurs des habits folkloriques, le kiosque et les couleurs de Saint-Mard). Sur la contre-étiquette, figure un extrait de la chanson La fîte à Saint-Mâ, composée par Lucie Chapellier en 1956.
L’utilisation de gobelets réutilisables ou recyclables est prévue dès 2020.
La récente restauration du kiosque a tenu compte de son caractère indispensable pour la « Fête de Saint-Mard », tout comme l’entretien du parc et de ses arbres centenaires. En cela, l’élément motive les autorités à envisager le patrimoine immobilier comme un élément de « développement durable » de la cohésion sociale.
Enfin, le repas collectif du mardi midi valorise les producteurs locaux (pain, charcuterie « gaumaise », fromage local).
Diversité et créativité humaine :
On peut dire que les danses constituent, par leur diversité, une forme de résistance à l’uniformisation d’une certaine culture moderne. Le mardi de la fête constitue un moment adéquat pour que perdure une pratique vivante et « non spectaculaire » des danses et musiques traditionnelles. Elle participe ainsi à entretenir la diversité culturelle et permet à la créativité humaine de s’épanouir.
Les musiciens de la Philharmonie réalisent par ailleurs de nombreuses adaptations d’anciens morceaux de musique en en variant le rythme, et étendent le répertoire à d’autres styles tels que le jazz, le country,…
Le Cercle culturel organise une exposition durant les 6 jours de fête, mettant en valeur les œuvres d’artistes et artisans d’art, œuvres parfois créées pour ou au sujet de la Fête de Jeunesse.
La diversité s’exprime également par la présence de manifestations sportives (football, basket, pétanque) ou colombophiles, et de la fête foraine aux attractions diversifiées.
La « Fête de Saint-Mard » bénéficie d’un ancrage local très fort. Toutefois, si cette fête est connue et reconnue au sein du « territoire culturel » de la Gaume, elle ne bénéficie pas d’une renommée régionale et encore moins nationale. L’objectif est donc de défendre et de promouvoir cet élément de patrimoine immatériel, en garantissant son authenticité tout en veillant à une évolution « raisonnée » de ses cinq et indissociables axes : la danse, la musique de la Philharmonie, les messes, le personnage du Maître Jeune Homme et les échanges en dialecte gaumais.
Le processus participatif qui a été mis en œuvre a permis une prise de conscience de la richesse et de la spécificité de ce patrimoine immatériel, a raffermi les liens entre les acteurs, a mis en avant l’important travail mené par des bénévoles et augmenté très certainement le sentiment d’une identité collective.
En outre, cette reconnaissance permet de sensibiliser toute la population locale et régionale à son patrimoine vivant, dont la « Fête de Saint-Mard » n’est qu’une partie.
Références bibliographiques
FOUSS Edmond, La Gaume. Quelques aspects de la terre et des hommes, Gembloux, Duculot, coll. Wallonie, art et histoire, 1979.
La fîte à Saint-Mâ dans Chemins de traverses, Le Gletton, n° 232, Juillet/Août 1995
DIDIER Jean-Marie, « La Messe de Jeunesse de Saint-Mard » dans C’èst l’ fièsse ! Ducasses, kermesses et fêtes paroissiales en Wallonie d’autrefois, Liège, Musée de la Vie wallonne, 1998, pp. 101-105.
Jean-Marie DIDIER et Georges THEMELIN, La Troïka de Saint-Mard, Société Philharmonique de Saint-Mard, Saint-Mard, 2000
JANNES Lambert et WARZÉE Gaëtane « La restauration des kiosques de Virton et Saint-Mard » dans Les Cahiers de l’Urbanisme, n°69, septembre 2018, pp.80-83.
LEMPEREUR Françoise, « La Troïka, le kiosque, et le Maître Jeune Homme », dans Pays gaumais. La Terre et les hommes, n° 66-73, Virton, 2012, pp. 99-103.