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Fiche



Remontant au début du 15e siècle, la Ducasse d'Ath s’est enrichie au fil du temps, pour devenir une fête populaire qui dure plusieurs jours, caractérisée par la présence de géants processionnels, de chars décoratifs et de groupes historiques. La ducasse d'Ath s'ouvre la veille du 4e dimanche d'août.

Les acteurs de la Ducasse de Ath

Toutes les informations sur La Ducasse d'Ath

Localisation

Ath, Province de Hainaut

Communauté concernée :

L’ensemble de la population locale. L’organisation est assurée par les services communaux, avec la collaboration de la Maison des Géants et de l’association Rénovation du cortège. Les participants sont organisés en différentes associations de fait : groupe de porteurs, figurants d’un char ou d’un groupe pédestre, les fanfares,…

Société ou groupe responsable :

Administration communale avec la collaboration de la Maison des Géants et de l’association Rénovation du cortège

La fête s’étend principalement du vendredi soir au lundi mais se prolonge jusqu’au 8 septembre. La samedi est marqué par les vêpres et le combat de David contre Goliath. A partir de 14h55, un rituel bien réglé se déroule au départ de l’hôtel-de-ville : salut au drapeau, marche processionnelle des géants, danse traditionnelle du couple Goliath, vêpres Gouyasse célébrés en l’église Saint-Julien,… Vers 17h30 se déroule le combat de David contre Goliath. Dans une première partie, un enfant, représentant David, dialogue avec le géant, à qui un porteur prête sa voix. Ce texte, qu’on appelle le Bonimée, trouve ses origines à la fin du XVIe siècle. Ensuite, le garçon va lancer une balle en direction du géant. Il doit atteindre la fenêtre du porteur, à savoir l’orifice situé dans le panier du géant, grâce auquel le porteur peut s’orienter. En cas de succès, Goliath et son épouse exécutent une nouvelle leur danse traditionnelle ; si l’enfant échoue, les géants quittent immédiatement l’aire du combat.

Le cortège défile deux fois, le matin et l’après-midi. Les géants s’animent au son des fanfares : Goliath, Madame Goliath, Samson, l’Aigle, Ambiorix, Mademoiselle Victoire, le Cheval Bayard. Saint Christophe, venu du village de Flobecq, marche sur échasses. Des figures traditionnelles accompagnent les géants : les deux chevaux-Diricq, les deux Hommes de Feuilles (sauvages) et le diable Magnon.

Des chars, introduits au XIXe siècle, participent au défilé ; le char de la Ville, les Pêcheurs Napolitains, Albert et Isabelle, la Navigation au XVIe siècle, les Etats Généraux, l’Agriculture, l’Horticulture.

Des groupes costumés représentent les Bleus (escorte militaire, ancienne confrérie des Canonniers-arquebusiers), les Hallebardiers, les Hommes d’armes du XVIe siècle, les Pompiers communaux, le Canon du Mont-Sarah (Révolution belge de 1830), les 19 communes et les 5 cantons. Le Conseil communal défile dans des calèches.

Si le départ du cortège est fixé à 9h30, les préparatifs ont débuté dès 3 heures du matin dans les entrepôts communaux. Tôt le matin, un groupe composé de plusieurs pompiers communaux parcourt les rues de la ville au rythme des tambours ; il réveille la population et annonce le début de la fête. A partir de 8 heures, les participants se réunissent, parfois pour prendre le petit-déjeuner ensemble. Les figurants qui vont prendre place sur les chars allégoriques ou constituer les groupes pédestres vont revêtir leurs costumes. Le cortège parcourt la ville à deux reprises. Le matin, le départ se fait devant l’église Saint-Julien. Les autorités communales accueillent les groupes les uns après les autres, afin de mettre à l’honneur les participants. Le cortège emprunte un itinéraire traditionnel utilisé depuis le moyen âge. L’après-midi, le cortège revient en sens inverse.

En fin de journée, une ferveur toute particulière règne le long du dernier tronçon, qui conduit les groupes de la Grand’Place à l’église Saint-Julien. Les acteurs redoublent d’énergie pour clôturer le cortège sous les encouragements du public. Il en résulte une atmosphère incomparable de communion qui donne à la fête un caractère surprenant. On chante, on rit, on pleure. Les plus passionnés escortent les géants jusqu’à leur entrepôt.

  • Pratiques sociales, fêtes

Il vit toujours très bien. Il est organisé par l’Administration communale, aidée par l’association, Rénovation du Cortège. Celle-ci est constituée par des bénévoles issues de toutes les composantes de la population athoise. Fondée au début des années 1970, elle rassemblait au départ des représentants des mouvements de jeunesse. Actuellement, l’association comprend une cinquantaine de membres actifs, qui figurent dans le cortège de la fête. Toute personne désireuse de s’investir dans l’organisation des festivités peut introduire une candidature pour devenir membre de Rénovation du cortège. Un comité exécutif est élu pour un mandat de deux années. La Maison des Géants, centre d’interprétation, contribue à informer et à replacer la ducasse dans son contexte général.

L’élément n’est pas menacé de disparition. Il suscite un enthousiasme grandissant dans la population qui est très attachée à la manifestation. Depuis le début des années 1980, on constate un intérêt grandissant de la population pour sa fête ; la participation des Athois est importante et il n’y aucun risque au niveau de la figuration. L’augmentation du public, estimé ces dernières années à 50 000 personnes, impose de faire évoluer le dispositif d’organisation. Les réflexions menées au sein de la Maison des Géants ont permis jusqu’à aujourd’hui d’éviter les écueils liés à une exploitation touristique non maîtrisée. De manière générale, il faut souligner que la ducasse d’Ath s’adapte sans difficulté aux évolutions de la société contemporaine.

La figuration (300 personnes) est assurée par des habitants de la région, de même que les musiciens qui se recrutent au niveau local. Il convient de mettre en évidence le travail des porteurs de géants qui assument cette tâche parfois depuis plusieurs générations. Chaque géant est animé par une dizaine d’hommes et le Cheval Bayard dispose de deux équipes de 16 hommes. Tous les géants dansent. L’organisation de la figuration est assurée par Rénovation du Cortège. Le matériel est entretenu par la Ville d’Ath sous le contrôle de la Maison des Géants qui veille à conserver et à restaurer les différents éléments. La fête est vécue par la population qui accompagne les diverses manifestations. Les Athois s’identifient à leurs géants et la fête contribue à la renommée de la cité.

Dialogue intergénérationnel :
La fête se transmet de génération en génération au sein des familles. Dans les groupes de porteurs, dans les fanfares ou au sein de l’association Rénovation du cortège, on constate à la fois une implication des familles (avec une transmission intergénérationnelle de certaines tâches ou rôles) et une ouverture à de nouveaux intervenants. L’enseignement, les associations culturelles et la Maison des Géants contribuent à l’information des nouvelles générations.

Dialogue multiculturel :
La fête favorise le dialogue des cultures parce qu’elle intègre des apports d’origines diverses et de différentes époques. Le contenu des représentations fait partie de l’histoire culturelle européenne.

Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) :
Les anciens matériaux sont conservés en respectant l’ancien cadre de vie et en adoptant des comportements festifs traditionnels.

Diversité et créativité humaine :
La diversité est entretenue parce que la fête est riche de divers apports de la culture populaire traditionnelle. Si la ducasse d’Ath repose sur des rituels et des éléments traditionnels, il n’y a pas de sclérose de la fête. Ainsi, ces dernières décennies ont vu apparaître de nouveaux groupes (groupe du Canon, groupe des 19 communes) ou de nouveaux rituels (brûlage des marronnes, sonnerie de la cloche,…). Les participants mettent un soin particulier à apporter des éléments neufs, notamment en ce qui concerne les musiques et les danses qui animent les géants. Un travail important est également mené au niveau de la garde-robe des participants, dans un souci de recherche de la qualité et de l’authenticité.

Elle a permis de mieux faire connaître la ducasse sur le plan local, régional, national et international.
Elle confirme pour les responsables, la nécessité d’entretenir et de conserver tous les éléments qui font partie de ce patrimoine dans ses aspects matériels et immatériels.

Références bibliographiques :

Jean-Pierre DUCASTELLE et Laurent DUBUISSON, La ducasse d’Ath. Passé et Présent, Ath, Maison des Géants, 2014, 168p.

L’ouvrage contient une bibliographie et une liste des documents audio-visuels publiés sur la ducasse

Autres documents : copie d’études, site internet, autres :

http://www.ath.be/loisirs/folklore/ducasse-dath

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13-2022-Ducasse_Ath-DOSSIER_COMPLET.pdf Image de couverture du document

Contact

Laurent Dubuisson. Directeur de la Maison des géants


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