Fiche
La culture du tabac dans la vallée de la Semois remonte au XVIIIe siècle. Elle repose sur une connaissance fine de la nature et démontre un savoir-faire patrimonial et artisanal qui a forgé l’identité culturelle de la région.
Toutes les informations sur Savoir-faire liés à la culture du tabac de la Semois
Principalement les communes de Bouillon et de Vresse sur Semois, mais également de Bièvre et de Gedinne où cette culture s'est développée depuis le milieu du 19e siècle.
La filière du tabac de la Semois, à savoir les planteurs - anciens et actuels - de tabac dans la vallée de la Semois (actuellement au nombre de 6), les fabricants/transformateurs (au nombre de 3), les amoureux de la tradition (les fumeurs de pipe, les bénévoles ayant recensé les séchoirs) et les promoteurs de cet éléments patrimonial (ex. les auteurs de publications à ce sujet, les guides locaux, le Centre touristique et culturel de Vresse et le Centre culturel de Bièvre).
La liste complète est à découvrir dans le dossier complet à télécharger.
Le tabac de la Semois possède un parfum caractéristique : c'est la région qui lui donne son arôme. La profonde vallée le met à l'abri des violentes variations atmosphériques : la température du fond de vallée reste appréciable et l'humidité est importante. Les alluvions apportées par la rivière et le schiste finement délité, perméable et aéré, forment le sol idéal pour le tabac. Il est considéré comme le plus aromatique du pays mais aussi le moins nicotineux.
La culture du tabac s'étend sur une période de plus d'un an. Le travail du cultivateur commence en mars avec les semis et se termine en avril de l'année suivante avec la livraison aux fabricants de transformation du tabac. Bien entendu, les étapes sont nombreuses : semis, mises en terre des plants de tabac, écimage pour arrêter la floraison et développer le feuillage, récolte, séchage, bottelage,… A chaque étape, les gestes sont précis et s’adaptent à la nature de la plante et aux aléas de la météo.
Au printemps suivant, les bottes, gardées bien au sec au grenier, sont livrées au fabricant.
A son tour, le fabricant peut encore laisser mûrir le tabac dans sa manufacture. Les bottes sont simplement ficelées et pourvues d’une étiquette de couleur précisant l’origine, l’année de culture et la qualité du tabac. C’est en mélangeant différents tabacs qu’on obtient les différents goûts du Semois.
Les bottes sont déliées, la qualité des feuilles vérifiée, puis elles sont mouillées pour être moins cassantes, avant d’être découpées. Il y a 2 coupes : une coupe fine pour les cigarettes et une coupe plus grosse pour la pipe, qui ont fait la renommée du tabac de la Semois bien au-delà de nos frontières.
Une fois découpé, le tabac est séché dans le torréfacteur. Puis il est transporté dans de grands bacs ventilés pour terminer complètement le séchage. Ce n’est qu’ensuite qu’il sera pesé et emballé.
Dans le processus de fabrication du tabac, rien ne se perd : la poussière de tabac, récoltée au fond des bacs ventilés, est utilisée comme insecticide dans les pigeonniers mais aussi par les maraîchers, pour combattre la vermine. Les tiges des plants de tabac (keutons en wallon) sont étalées sur le terrain pour engraisser le sol.
Aujourd’hui, les savoir-faire liés à la culture du tabac de la Semois continuent d’exister mais ils sont en passe s’éteindre. Une poignée de passionnés continuent à cultiver le tabac et quelques fabricants poursuivent et transmettent les gestes ancestraux. En 2024, on recense encore trois fabricants à Corbion et à Bohan. Les dernières plantations sont situées à Bohan, Frahan et Petit-Fays.
La déscription complète des étapes de la culture et de la transformation du tabac de la semois est à découvrir dans le dossier complet à télécharger.
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Contact
Sophie Le Rue
Tourisme et Patrimoine
Parc National de la Vallée de la Semois
Rue de la Station, 1 C - 6850 Paliseul
061/46 03 44
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