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Fiche



Le Chaudeau de Wespes (Èl Tchôdia) est une fête organisée le premier dimanche de juillet, lors de la ducasse dédiée à saints Pierre et Paul. Cette manifestation porte le nom d'une boisson offerte aux participants (le chaudeau), faite de lait, beurre, sucre, œufs et biscuits parfumés à la cannelle.

Chaudeau de Wespes

Toutes les informations sur Le « Chaudeau » de Wespes (Fontaine-l’Évêque)

Localisation :

Wespes, commune de Fontaine-l'Évêque, province du Hainaut

Communauté concernée  :

Les habitants de Wespes

Société ou groupe responsable :

Comité des Fêtes traditionnelles du Chaudeau

Le premier dimanche de juillet, lors de la ducasse dédiée à saints Pierre et Paul, les patrons de la paroisse de Wespes, hameau de Leernes, dans l’entité de Fontaine-l’Évêque, le Comité des Fêtes traditionnelles organise une manifestation traditionnelle, le chaudeau (tchôdia en wallon).

Cette manifestation consiste à offrir à ceux qui sont présents lors de cette ducasse une boisson – le chaudeau – en remerciement de leur participation.

La confection de cette boisson roborative répond à un cérémonial relativement complexe et qui semble être resté immuable depuis très longtemps.

Des membres de la jeunesse, les « pourcacheûs dèl djonne binde » (les quêteurs de la jeune bande) font le tour du hameau pour ramasser le lait, le beurre, le sucre et les œufs nécessaires à la préparation; ils reçoivent occasionnellement de l’argent. Ils entonnent pour l’occasion une chanson de quête qui se termine par « Vîve sint Pièrot » (Saint Pierre étant un des patrons de la paroisse). D’autres membres de la jeunesse, plus âgés ceux-là, vont quêter de l’argent dans les environs du hameau. Il est de tradition qu’ils doivent boire et manger tout ce qu’on leur offre pour la circonstance. Il est de tradition aussi qu’ils reviennent trop tard pour participer à la cérémonie, d’où leur appellation « lès trinnârds » (les traînards).

Les ingrédients sont rassemblés dans l’école du hameau où quelques femmes préparent, sans utiliser un moyen de chauffage, ce chaudeau selon une recette que seules quelques-unes d’entre elles connaissent. Au lait, au beurre, au sucre, aux œufs, elles ajoutent des mastèles (théoriquement des biscuits de méteil parfumés à la cannelle que seul un boulanger de Fontaine-l’Évêque confectionne encore).

Entretemps, la jeunesse, en cortège et en fanfare, se dirige vers la ferme Marc, une grosse exploitation agricole du hameau où traditionnellement la fermière leur remet la « canne de la jeunesse » ainsi qu’une forte somme d’argent. Le cortège repart vers la place du hameau où le premier service du chaudeau se déroule. Celui-ci est amené dans des « scadias », des baquets en bois où traditionnellement on lave le beurre. Ceux-ci sont déposés par terre et les participants qui le désirent peuvent le consommer avec la cuillère dont ils se sont munis.

Le second service est précédé d’un bénédicité qui est chanté par la jeunesse qui s’est installée sur le kiosque ; ce bénédicité serait l’œuvre de François-Joseph ou Joseph-François Deltenre. Une plaque commémorative a d’ailleurs été fixée sur le pignon de sa maison natale, plaque qui est fleurie par le cortège de la jeunesse lors de son passage. Le second service peut alors commencer et cette fois, le chaudeau, amené dans des soupières, est consommé dans des assiettes. Les filles de la jeunesse profitant de l’occasion pour vendre des «floches» (faveurs) aux consommateurs. Ce repas achevé, la ducasse continue comme toutes les autres ducasses locales.

  • Pratiques sociales, fêtes

L’élément est toujours bien vivace. La participation des habitants du village est toujours aussi importante. Sa continuité a été valorisée ces derniers temps par la parution d’un livre et par la fabrication artisanale de « scadias » à l’authentique. La manifestation est organisée par le Comité des jeunes du village ce qui permet de sensibiliser les habitants du village dès le plus jeune âge à cette tradition.

Un autre élément nécessitant un savoir-faire traditionnel réside dans la confection même du tchôdia ; la recette est connue de quelques femmes seulement qui se la transmettent oralement, de génération en génération. Il en va de même pour la fabrication des mastèles qui entrent dans la composition de la boisson ; elles sont confectionnées par un boulanger local depuis plusieurs décennies et là encore, la recette demeure secrète.

L’élément n’est pas menacé de disparition mais les organisateurs se mettent régulièrement en question face aux évolutions de la société : disparition des fermettes, mutation de la population, disparition des cafés, etc. Chaque fois, des solutions ont pu être trouvées, ce qui démontre l’ancrage de ce folklore ancestral.

Les praticiens sont des familles originaires du village (certaines remontent au XVIIIème siècle). Elles ont su transmettre une appartenance au hameau qui se communique naturellement à une population élargie.

Dialogue intergénérationnel

Le dialogue intergénérationnel est présent et permet de perpétuer la tradition. Les jeunes doivent apprendre de leurs ainés les fondements des us et des coutumes, son cérémonial, les rites mais aussi à réaliser ensemble les travaux nécessaires au bon déroulement de la manifestation.

Dialogue multiculturel

Tout le monde est invité à prendre part à cette manifestation sans distinction.

Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.)

Le Comité est attentif à être en conformité avec l’AFSCA et ses règles sanitaires.

Diversité et créativité humaine

L’organisation du tchôdia nécessite une participation d’une grande partie de la population ; c’est notamment le cas pour la confection des nombreux portiques garnis de guirlandes en papier aux pliages traditionnels, portiques qui sont placés aux entrées du hameau et qui requièrent une main d’œuvre assez importante.

L’annonce de cette reconnaissance a permis une publicité médiatique ainsi qu’un intérêt appréciable. Elle a permis à la population de Leernes de prendre davantage conscience de leur patrimoine.

Références bibliographiques :

Lemoine, Jules, « Le folklore au pays wallon », 2ème édition, Gand, 1892, p.36 et 37.

PINON, Roger, « Mais qu’est-ce donc qu’un chaudeau ? » dans « Èl Mouchon d’Aunia » numéros 2, 3, 4 de 1977, 11 et 12 de 1980 et numéros 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12 de 1987.

DUVAL, Félix, « Le Caudia », dans È »l Mouchon d’Aunia », numéro 5 de 1968.

MAIRIAUX, Michel, « El Tchôdia, Les fêtes traditionnelles du Chaudeau de Wespes », 2015

Autres documents : copie d’études, site internet, autres :

Site Internet du Chaudeau de Wespes

Contact

Noël Van Kerckhoven


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