Fiche
La Société Royale Les Chinels qui est constitué d’une septantaine de membres. Chaque 3e dimanche avant Pâques, la Société Les Chinels organise la Laetare de Fosses-la-Ville. Des groupes locaux se joignent au cortège et portent le nombre de participants à plus de 700.
Toutes les informations sur La Société Royale « Les Chinels » de Fosses-la-Ville
Localisation :
Fosses-la-Ville, province de Namur
Communauté concernée :
La Société Royale Les Chinels qui est constitué d’une septantaine de membres. Les Chinels qui participent aux Leatare annuel. Des groupes locaux qui se joignent au cortège du Laetare portant le nombre de participants à plus de 700.
Société ou groupe responsable :
Société Royale « Les Chinels » de Fosses-la-Ville ASBL
Chaque 3e dimanche avant Pâques, la Société Les Chinels organise le Laetare de Fosses-la-Ville. La journée du Chinel au Laetare débute par un petit-déjeuner arrosé au champagne au sein de multiples groupes réunis à travers toute la ville par quartiers, affinités personnelles ou de couleurs de costumes comme la soce des "Rouges et Verts" par exemple. Les membres de la Société se réunissent pour un repas de midi familial permettant de prendre les forces nécessaires à danser tout l'après-midi lors du cortège qui défile à travers la ville.
Un cortège est formé traditionnellement d'un char Télévie (vente au profit de l'action), d'un char Les Rotlindjes (musiques et danses d'antan), d'un char de jokers et clowns (formé en majorité de filles et des femmes des Chinels), d'un char de sorcières (rappelant la légende du Chinel), d'échasseurs (aux couleurs de la ville), pour se terminer par le groupe des Chinels. Un ou deux groupes extérieurs peuvent être intégrés suivant les opportunités contractuelles.
En situation de cortèges, la société Les Chinels est composée et organisée comme suit : Le porte-drapeau, les « petits » Chinels, les Pierrots musiciens et les Chinels adultes. Uniquement à Fosses-la-Ville, à l’arrière du groupe, on retrouve les Doudous. Une ancienne famille de Fossois (aujourd’hui élargie à des amis) a décidé de conserver le costume « primitif » et les membres sont chaussés de sabots en bois, ce qui permet de garder trace de nos origines.
Le rondeau final de chaque formation sur la Place du marché et les danses des Chinels sur le kiosque clôtureront cette belle journée de réjouissance. Les Chinels se réunissent alors pour célébrer leurs membres d'honneur et partager le verre de l'amitié avec leurs invités du jour et les autorités locales à l'Hôtel-de-Ville.
- Pratiques sociales, fêtes
L’esprit d’appartenance au groupe se transmet de génération en génération soit au sein d’une famille, soit par amitié, soit par amour du folklore pour les nouveaux habitants, soit par une attache particulière au groupe et/ou à la ville. Les enfants et/ou les nouveaux Chinels se rassemblent le mercredi précédent le Laetare pour une répétition, en musique, des différentes danses. Mais, grâce à l’enregistrement d’un CD de la musique, nombreuses sont les familles qui initient leurs progénitures à domicile. Ce même mercredi précédant le jour du Laetare, les réjouissances sont annoncées dans les rues de Fosses-centre par un groupe de tambours et ce, tous les soirs jusqu’au samedi.
La société est également affiliée à la Fédération des Groupes Folkloriques Wallons, ce qui permet des échanges riches en folklores et une manière de transmettre les valeurs du folklore traditionnel.
En 2011, le Conseil d’Administration a décidé d’acheter un bâtiment dans le centre de Fosses-la-Ville pour l’aménager et en faire : la maison du Chinel ! Le but est d’y regrouper l’ensemble des archives du groupe en un même lieu, en faire un lieu de mémoire et une vitrine du groupe. Après les gros travaux en maçonnerie, nouvelle toiture et nouveau plancher d'étage réalisés principalement par des membres bénévoles, toutes les options de finitions et d'aménagement ont été fixées fin 2016. L'objectif est d'inaugurer début 2019 tout en préservant les ressources financières à la viabilité de la Société.
Au sein de la Société, il existe un livre d’Or, dans lequel les personnalités présentes le jour du Laetare y mettent un commentaire signé. Ce livre est la mémoire du Laetare et chaque année, depuis 1960, un dessin illustre un fait marquant de l’année écoulée.
Même si certains aspects du passé ne sont plus présents aujourd’hui, les bases du groupe sont tellement ancrées dans la mentalité fossoise qu’il est impensable que cela disparaisse. Des initiatives tentent même de remettre en place certaines des traditions disparues, comme le port du « loup » par exemple.
Le Chinel est bien présent au sein de la communauté fossoise, de telle sorte que les habitants de Fosses sont souvent appelés « Les Chinels » au lieu de fossois (il en va de même du club de football local). Même si la volonté des responsables du groupe n’est pas de développer un aspect lucratif, le terme Chinel ou son image est souvent utilisé par le commerce local ou par les autorités de la ville.
C’est ainsi que :
- une friterie s’est appelée : « Au petit bossu »,
- un hôtel utilise un petit sabre en bois comme porte-clefs des chambres,
- un commerce s’appelant « Vitrerie fossoise » utilise un Chinel comme logo,
- une statue de Chinel (réalisée par un artiste local) trône au milieu de la place communale,
- un des éclairages de Noël du centre-ville est à l’effigie du Chinel,
- dans les années 50, les commerces locaux ont érigé un timbre d’épargne «Chinel » qu’il fallait coller dans un livret pour avoir une réduction sur les achats, …
Toutes les heures, le carillon de la Collégiale entame les premières notes de la musique des Chinels. Cette musique, rythme donc la vie quotidienne des fossois !
Les « Chinels » sont fiers de leur appartenance au groupe et de compter les années passées au sein de celui-ci. C’est ainsi que depuis une dizaine d’année, un badge annuel est mis en vente aux participants lors du Laetare. Autre pratique favorisant la fidélité des membres, lors du dimanche de Laetare, un Chinel qui comptabilise 25 années d’ancienneté au sein de la Société, est fait Chinel d’honneur et reçoit un sabre « d’or ».
Dialogue intergénérationnel :
Pour être membre de la société, il n’y a pas de limites d’âges. On peut donc demander son adhésion quel que soit son âge ! Cette relation entre les différentes générations est également facteur de transmission des valeurs du groupe. La seule restriction est qu’il existe une limite d’âge pour les filles. En effet, celles-ci doivent quitter le groupe à 12 ans. Cette restriction a permis que de nouveaux groupes se créent à Fosses-la-Ville pour elles. Ces groupes se produisent lors du Laetare local et/ou ailleurs. Certains groupes ont un lien étroit avec la légende des Chinels comme les Sorcières par exemple, d’autres pas nécessairement (comme les Clowns en Folie).
Dialogue multiculturel :
L’origine sociale et/ou culturelle n’est pas un frein à l’adhésion au groupe, que du contraire. Le costume est identique pour tous (même s’il y a des couleurs différentes). La variété des couleurs n’est pas un moyen de créer une distinction entre les membres du groupe, mais bien une manière d’apporter de la variété et de l’esthétisme lors des prestations. Lors de ces prestations, les Chinels n’hésitent pas à accoster le public pour l’entrainer au sein du groupe pour quelques pas de danse. Les voyages à l’étranger sont également une occasion de nouer des contacts et d’échanger nos traditions folkloriques. Le dimanche du Laetare est souvent l’occasion pour de nombreuses familles d’inviter les proches et amis pour un bon repas convivial. L’après-midi, ils peuvent ainsi admirer les Chinels et autres groupes lors du cortège qui déambulent dans les rues de Fosses. La tradition veut aussi que certaines de ces familles ouvrent leurs portes lors du passage du cortège pour accueillir leurs connaissances Chinels à prendre un verre en toute amitié.
Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) :
La volonté de la société n’est pas de développer un esprit commercial autour de son image. Malgré tout, pour assurer son bon fonctionnement, certains produits sont mis en vente grâce à la collaboration d’artisans. C’est ainsi qu’une bière a été créée en 2003 sous l’appellation de « Bosse », un livret pédagogique sur la légende, des boules de Noël (en forme de Chinel), un CD de la musique, des figurines. L’achat d’une maison est aussi l’occasion pour les membres de mettre la main à la pâte, car les travaux sont réalisés grâce à la bonne volonté de ceux-ci. A ce propos, les commerçants locaux, les entrepreneurs n’ont pas hésité à collaborer soit par un apport matériel soit par un apport de main d’œuvre à l’aménagement de notre futur local. Dans toutes les activités, les membres font preuve de bonne humeur et n’hésitent pas à la communiquer autour d’eux !
Diversité et créativité humaine :
La confection du costume (par des couturières locales) et du Yatagan (sabre en bois) relève de l’artisanat. Ces confections sont réalisées de manière personnalisée et ne sont pas produites de manière industrielle. La créativité des Chinels et des couturières locales est également présente dans le choix des tissus, des couleurs et des motifs ornants diverses parties du costume de Chinel : les galons aux poignets, à la ceinture, sur la colorette, au bas du pantalon et sur le chapeau dont les plumes sont colorées à souhait. A côté de cela, le Chinel est source d’inspiration pour de nombreux artistes locaux ou d’ailleurs qu’ils soient peintres, sculpteurs, dessinateurs ou autres. C’est d’ailleurs ainsi que le Chinel apparait dans un album de Tintin (Tintin chez les picaros).
Tout d’abord, cette reconnaissance est un gage du sérieux de cette société et le mérite du travail réalisé par les prédécesseurs et par les acteurs actuels pour faire de la société ce qu’elle est.
Cette reconnaissance est aussi une motivation qui tend à prouver que la société est digne de perdurer dans le temps et que les enfants ont la mission de continuer le travail accompli.
Cette reconnaissance est également un signe que la population fossoise et que les autorités communales doivent être fiers de compter au sein de la ville, un groupe folklorique reconnu par des spécialistes en la matière et qu’ils ont le devoir de faire en sorte que ce groupe continue à traverser le temps avec pour héritage l’esprit d’amitié et de « joyeux luron » qui le caractérise et qui met un peu de couleur dans le quotidien !
D’autre part, la reconnaissance sera peut être un élément déclencheur pour remettre au goût du jour des traditions toujours présentes dans nos mémoires, mais laissées dans les placards.
Références bibliographiques :
Noël Joseph, « Les Chinels de Fosse », Imprimerie Romain, 1956
« Fosse, ses chinels et ses doudous », suppléments à « La Meuse Namur, 23 mars 1962
Schroeder, « Folklore en Belgique et au Luxembourg », VEGE, 1962
Colin Alexandra, « La légende du Chinel », Edition du Chapitre, 2007
Livre d’Or des Chinels
Autres documents : copie d’études, site internet, autres :
Contact
Philippe Leclercq. Président de la Société Royale « Les Chinels » de Fosses-la-Ville ASBL
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