Aller au contenu principal

Fiche



La Royale Moncrabeau est une société philanthropique, musicale et chantante en wallon. Deux concours annuels de « menteries » sont des rendez-vous incontournables où l’art oratoire est mis à l’honneur à travers des joutes verbales en wallon namurois.

Membres de la Société royale Moncrabeau en action

Toutes les informations sur La Royale Moncrabeau de Namur

Localisation

Namur

Communauté

Les membres de la société
Les personnes participant aux concours

Société(s) ou groupe(s) responsable(s)

Société royale Moncrabeau

La Société Moncrabeau est une société philanthropique, musicale et chantante.
La Société réunit tous les lundis son conseil d’administration et ses membres pour une répétition des chants folkloriques wallons.
Le concours annuel de « menteries » et depuis 2010 le « challenge Daniel L’Hoir » (concours réservé aux juniors de 8 à 14 ans) sont deux rendez-vous incontournables où l’art oratoire est mis à l’honneur à travers ces deux joutes verbales.

Le concours annuel de menteries doit répondre à quelques critères :

  • La menterie est une histoire « incroyable », qui aura été inventée, en tout ou en partie et qui sera racontée sous forme d’un récit authentique, si possible humoristique. Le contenu doit être crédible et cohérent et peut faire référence à un fait d’actualité.
  • Il ne peut en aucun cas s’agir d’une succession de blagues ou jeux de mots. Les termes utilisés seront compréhensibles pour tous.
  • La menterie peut être présentée en français ou en wallon.
  • La menterie sera connue de mémoire par le participant, qui ne pourra recourir à la lecture qu’en cas de difficulté passagère.
  • La candidate / le candidat peut se mettre en scène dans sa menterie, être costumé ou grimé, s’aider d’accessoires, mais elle / il devra la raconter, assis(e) sur le siège du menteur.
  • L’interaction avec le public pourra avoir lieu, sans que cela ne devienne un dialogue.
  • La menterie ne pourra porter atteinte à quiconque ni contenir de message à caractère politique ou religieux. Les propos grivois, choquants ou xénophobes seront exclus.

Un jury est constitué pour l’occasion, présidé par le Président en exercice de la Société. Chaque membre du jury est doté de fèves de haricots qu’il attribue en fonction de son évaluation personnelle, à chaque candidat. Il élit de la sorte une Princesse-Présidente ou un Prince-Président des menteurs.
Nombreux sont les namurois qui assistent au concours. Ils peuvent également voter pour leur coup de cœur. La presse locale relaye cet événement et délivre le palmarès.

L’orchestre de cette société est cocasse. Il est principalement mirlitophile (jouant du mirliton) et se présente sur un char étagé. Chaque Molon dissimule son mirliton dans un objet le plus inattendu. La grosse caisse est un tonneau. Au cours du temps, différents instruments sont venus renforcer les chanteurs (trompette, clarinette, saxophone).

Chaque année, la tradition veut que « li sope aus kèwis » (soupe à queue de bœuf, un plat de « pauvres ») soit mangée.

Depuis la création de la Société, le Molon ne s’est jamais séparé de sa chirlike (tirelire), qu’il tend à chacun dans le but de réunir l’argent qui sera alors remis aux nécessiteux.
La Société a tenu des concerts et s’est réunie pour faire l’aumône. A l’heure actuelle encore, les fonds recueillis sont reversés aux nécessiteux selon les critères définis par le conseil d’administration.

Le costume porté par les membres, créé par un artiste peintre local, marie les couleurs noires, jaunes et rouges aux couleurs françaises, le bleu, le blanc, le rouge.
Le costume est comparable, (sauf le chapeau) à celui des soldats gascons appelés « mousquetaires ». Il s’agit d’un pantalon de cavalier noir, rehaussé de deux losanges dorés sur le devant de la cuisse, de guêtres en cuir rouge ornées de motifs dorés. Sur la chasuble noire portée au-dessus d’une chemise blanche figure le blason de la Société. Ce blason est composé de quatre pictogrammes représentant le « plaisir » : Le verre de vin et la tabatière, le jeu de cartes et la lire du musicien mais aussi la « charité » en présentant une « chirlike » sur laquelle est écrit « Po lès pôves » (Pour les pauvres).

Une collerette blanche est portée autour du cou tandis qu’une cape bleue vient couvrir le tout. Le chapeau en forme de cône tronqué, rappelle celui de l’enchanteur Merlin.

  • Traditions orales
  • Pratiques sociales, fêtes

Par la mise en œuvre de ses deux concours annuels, la Société perpétue l’art oratoire de la menterie, en offrant la possibilité à tout un chacun de s’essayer à la joute verbale. Pour les deux concours, l’utilisation de la langue française ou du wallon est laissée à l’appréciation du candidat. Cela permet aux plus jeunes de découvrir cet idiome et le véhiculer.
Le concours réservé aux juniors « Challenge d’éloquence Daniel L’Hoir » permet d’amener les plus jeunes à découvrir ce folklore.
De plus, deux responsables « Culture et Jeunesse » qui, au gré des demandes, ouvrent les portes du local et y accueillent des classes d’enfants du niveau primaire. Les enfants reçoivent des explications sur ce que la Société effectue au jour le jour dans le domaine du folklore et de la philanthropie. Cette activité suscite les vocations et très souvent, des enfants participent en groupe au concours « junior ».

La Société peut recruter ses 40 membres en tout temps. Le candidat sera parrainé par au moins deux membres et guidé durant 6 mois avant d’être admis, (par vote à main levée) au sein de la société lors d’une réunion hebdomadaire. Il devient alors candidat-Molon. Lors du concours de menteries qui suivra cet accueil, il présentera sa menterie (examen de passage) et sera adoubé par les Molons s’il a bien menti.

Le Molon, une fois admis dans la confrérie, est tenu à un code d’honneur. Il peut mentir à tout le monde, sauf à sa femme et à sa belle-mère… Cela lui est rappelé sur le diplôme officiel qu’il se voit remettre.

Par sa présence dans les grands événements de la vie namuroise (fêtes de Wallonie, Commémorations, concerts…), la Société contribue à véhiculer les chants et musique namurois.

La Société comporte peu de jeunes et la transmission risque de poser problème un jour.

Elle a également peu de recettes qui reposent sur les cotisations des membres principalement et l’organisation en interne de différentes soirées ou rassemblements destinés à alimenter la caisse de la Société. Elle reçoit aussi des subsides de la fédération des Groupes folkloriques wallons et de la Fédération des Groupes folkloriques – Province de Namur. Ces subsides sont toutefois insuffisants pour la faire fonctionner.

La sauvegarde de la Société est assurée par le bénévolat de ses membres qui donnent souvent de leur temps sans compter.
L’accueil de musiciens est également un problème car la Société ne peut les rémunérer.
Il n’est pas toujours facile d’intéresser les jeunes dans leurs activités et dans la musique.

Pour devenir membre de la Société, il est exigé que le candidat ait 18 ans et produise un certificat de « bonnes vie et moeurs ». Cette condition est inscrite dans les statuts dès lors que chaque Molon est invité à collecter pour les pauvres et qu’il entre donc en possession d’argent qu’il se doit de remettre intégralement à la Société.
Le candidat Molon est invité à adresser ses motivations par écrit et à désigner, parmi les membres actifs, deux parrains chargés de le guider. Après 6 mois, et jugeant sa capacité à être Molon sur son comportement, sa tenue de Molon, sa participation aux activités, les Molons votent à main levée, à l’occasion d’une réunion hebdomadaire, sur la candidature. S’il est admis, le candidat devra passer son examen en participant, hors concours, à la récitation d’une menterie à l’occasion du concours qui suit ce vote. Il y reçoit alors officiellement son diplôme de membre de la Société.
Etre Molon est proche du sacerdoce, dès lors qu’il va être encouragé à collecter pour les nécessiteux.

Dialogue intergénérationnel :
La Société ouvre ses portes fréquemment aux écoles de namurois pour présenter les aspects folklorique et philanthropique. Les jeunes enfants apprennent de la sorte ce que sont les 40 Molons namurois et les buts qu’ils poursuivent.

Dialogue multiculturel :
La Société est ouverte à tous. Des personnes de toutes origines peuvent devenir molon.

Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) :
C’est dans le domaine social, aspect trop peu connu du grand public que la Société contribue à entretenir la solidarité, par l’aide qu’elle apport a nécessiteux. A titre d’exemple, plus de 11.000 euros ont été versés dans le cadre des œuvres philanthropiques de la Société en 2017. Chaque année, un concert est organisé dans au moins deux maisons de retraite ou maisons de quartier. Les Molons y offrent alors la tarte aux spectateurs qu’ils vont rencontrer et donnent un concert gratuit visant à améliorer le quotidien de ces personnes.

Diversité et créativité humaine :
Par la tenue annuelle de ses deux concours distincts (seniors et juniors), elle permet à chacun de tenter l’aventure en participant à un concours d’éloquence (menteries)

  • Cette reconnaissance a placé la Société Royale MONCRABEAU parmi des groupes et manifestations dont la renommée dépasse les frontières et fait le renom de la Wallonie et de Bruxelles. A ce titre, son nom parait dans des ouvrages.
  • La fierté d’être reconnu au patrimoine de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Références bibliographiques :

Anthologie des Poètes Wallons Namurois de Lucien et Paul MARCHAL (1930) Ed « Rèlis namurwès ». Un chapitre est consacré aux auteurs moncrabeauciens.

Autres documents : copie d’études, site internet, autres :

www.royalemoncrabeau.be

Contact

Dominique LIÉGEOIS, secrétaire de la Société Royale Moncrabeau


Envoyer un mail