Fiche
Lors du week-end de Pentecôte, Ecaussinnes accueille une coutume bien particulière pour trouver l’âme sœur !
Toutes les informations sur Le Gouter matrimonial d’Ecaussinnes
Ecaussinnes - Hainaut
Communauté concernée (groupes ou individus)
- Les célibataires de l’Univers
- La Présidente du Gouter et ses demoiselles d’honneur
- La Bachellerie - les Ecaussinnettes
- Les Amis du Folklore.
Société ou groupe responsable
Les Amis du Folklore d’Ecaussinnes
Le Gouter matrimonial débute chaque nouvelle année avec l’élection de la Présidente et de ses demoiselles d’honneur.
A Écaussinnes, ce sont cinq jeunes filles qui offrent le Gouter aux célibataires : la Présidente du Gouter matrimonial et ses quatre demoiselles d’honneur. Ces jeunes filles sont élues lors d’une soirée spécifique « Le Bal de la Présidente », qui a lieu le samedi aux alentours de la Saint-Valentin (14 février) durant lequel une élection se déroule sous les yeux d’un jury (un élu politique, un journaliste, le président de jury, les responsables carrosse, la Présidente sortante et d’autres personnes tirées au sort parmi le public). Les critères pris en considération sont : la personnalité, l’éloquence, la motivation, la culture générale et les connaissances sur Écaussinnes. Point donc de critères de beauté comme dans un quelconque concours de miss.
Une jeune fille ne peut être élue Présidente qu’à trois conditions : avoir 18 ans, habiter Écaussinnes et avoir été élue une fois demoiselle d’honneur. Une jeune fille peut être élue demoiselle si elle a 16 ans.
À peu près 700 jeunes filles écaussinnoises reçoivent chaque année – depuis leurs seize ans jusqu’à leurs vingt-cinq ans – une lettre d’invitation personnelle à se présenter à l’élection. Une bonne dizaine d’entre elles osent le pas et se rendent à la soirée. Il n’y a aucune préparation à mettre en place, la jeune candidate s’inscrit le soir-même et passe devant le jury qui lui pose ses questions. Le décompte des points se passe ensuite dans le plus grand sérieux et la plus grande objectivité, le total des points définit la place de chaque demoiselle (la 1ère demoiselle, la 2ème etc.), le résultat pour la présidente doit normalement dépasser le résultat de la 1ère demoiselle, mais il est déjà arrivé que la 1ère demoiselle dépasse la Présidente, celle-là n’a cependant pas le titre de présidente si elle ne remplit pas les trois critères énoncés plus haut.
Une fois élues, les demoiselles recevront chacune leurs atours pour le Gouter, les Amis du Folklore les leur offrent. Ainsi, toute jeune fille, peu importe son statut social ou financier est éligible au Carrosse du Gouter matrimonial.
Une fois les demoiselles proclamées, leur année folklorique peut commencer !
Le rôle des demoiselles s’est étoffé au fur et à mesure des années, par contamination sans doute du rôle des « miss » des contrées voisines. La Présidente et ses demoiselles sont donc très souvent invitées à des représentations officielles, inaugurations en tout genre et ouvertures de festivités (nombreuses à Ecaussinnes). Leur rôle principal sera bien entendu de préparer ledit Gouter qu’elles offrent aux célibataires. En réalité, c’est une équipe bien entrainée (Les Amis du Folklore) qui se charge du service aux célibataires. Les demoiselles invitent à leur(s) tables la centaine de célibataires présents.
Les demoiselles, durant les mois de préparation, devront se montrer relativement disponibles pour les divers essayages et achats d’accessoires. C’est souvent un casse-tête pour les responsables « du carrosse » qui doit combiner les agendas de ces demoiselles. De plus, la tradition veut qu’un secret absolu soit gardé concernant la couleur des robes des demoiselles. Gare à celle qui dévoilerait un indice ! Cependant, aucune sanction sérieuse n’a dû être prise pour la mégarde de l’une ou l’autre jeune fille. Anciennement, il était convenu que la Présidente s’habille de blanc. Des couturières écaussinnoises s’attelaient à la tâche pour créer des robes de cérémonie sur mesure. Depuis une vingtaine d’années, la Présidente porte une véritable robe de mariée sélectionnée sur catalogue chez une couturière locale, dont le choix de couleurs varie pour plaire aux gouts les plus extravagants.
La fête, à proprement parler, se déroule le week-end de la Pentecôte. Dès le samedi, les demoiselles sont invitées à participer à l’une ou l’autre manifestation notamment celle du lancer de la Galine. Il s’agit d’un sport écaussinnois semblable à la pétanque française mais qui se joue avec un palet de pierre. Le but du jeu est de renverser une pile de pièces placée à quelques mètres du joueur, les points sont calculés en fonction de la proximité du palet par rapport à la pile.
Le dimanche, la présence des demoiselles est aléatoire, elles ont l’occasion de se promener dans les rues décorées et emboisées de mais en portant leur écharpe de demoiselle ou Présidente. Il n’y a pas d’activité officielle pour elles le dimanche, les organisateurs varient les manifestations et proposent un bal populaire, une reconstitution du premier Gouter en 1903 (présentation de Marcel Tricot et de son œuvre près de sa maison natale, un mariage comme en 1903, la lecture du discours de la première Présidente et une saynète en wallon), la visite des curiosités et du patrimoine lors d’une balade aux flambeaux à succès,...
La fête du Gouter matrimonial se déroule tout le week-end de Pentecôte. Le programme des vendredi, samedi et dimanche peut varier selon l’évolution des mentalités mais celui du lundi de Pentecôte reste inchangé depuis l’origine : plantation de l’arbre de mai (et/ou placement des branches de mai dans la commune), l’aubade aux Ecaussinnettes (les jeunes filles sont invitées le matin à passer dans différents commerces), accueil des célibataires, cortège depuis la gare pour guider les célibataires venus en train vers les lieux de fête, gouter offert par les jeunes filles (mastelle et café) aux célibataires, discours de la Présidente du Gouter et concerts de clôture. S’ajoutent depuis les années 1955 les premiers « mariages d’un jour » devenus un moment folklorique incontournable et comique.
Dans la nuit du dimanche au lundi, vers 4 ou 5h du matin, la Bachellerie du Mai (composée de garçons entre 16 et 25 ans) plantent l’arbre de bouleau sur la place des Comtes van der Burch. L’arbre est planté en chanson a capella et avec un petit pas de danse. La chanson la plus propice à la plantation de l’arbre de Mai est « La petite Gayole » de Julos Beaucarne.
La journée folklorique peut alors officiellement commencer.
Le lundi de Pentecôte est la consécration de la Présidente et de ses demoiselles d’honneur qui l’attendent toute l’année. La journée commence tôt : dès cinq heures du matin elles sont coiffées, maquillées tour à tour. Elles rejoignent ensuite la maison de la Présidente pour s’y habiller, si tout va bien vers les sept heures du matin. A 8h, chacune se présente à la foule rassemblée devant le porche (la 4ème demoiselle d’abord, on termine par la présentation de la Présidente) . On entame alors un air de musique et la journée festive commence. Souvent, la Présidente offre le petit-déjeuner à ses convives. Ensuite, les demoiselles parcourent les rues d’Ecaussinnes et réveillent le village aux coups de klaxon.
Les demoiselles sont véhiculées dans une belle voiture ancienne vers le centre de la Commune. Elles se rendent ensuite chez les commerçants qui les invitent à venir boire un verre. Les Amis du Folklore ont baptisé cette première sortie : « l’aubade aux Ecaussinnettes ». Elles terminent leur tour vers 11h30 dans le « Parc Julos Beaucarne », ancien jardin de curé, ouvert au public pour y célébrer des fêtes champêtres. Longtemps (depuis les années 1990), les Amis du folklore se sont retirés de la place principale (la place des Comtes van der Burch où les concerts prennent toute la place) et ont concentré l’accueil des célibataires au Parc. C’est un endroit fleuri, retiré, calme (et isolé…) où les Amis du Folklore ont élu domicile pour un jour afin de recevoir les célibataires candidats au mariage. Actuellement, les inscriptions au mariage se déroulent le lundi matin, entre 9h et 12h. Les candidats reçoivent alors la tasse souvenir qui leur servira au Gouter pour le café.
En 2023, les Amis du Folklore recentrent leurs activités sur la place Georges Wargnies qui a été embellie par la Commune grâce à des espaces verts (une drève et un petit parc entourent l’arbre jubilaire du Gouter matrimonial) et afin de renouer avec les origines et mettre en avant les 120 ans d’existence du Gouter matrimonial.
Vers 11h30, la Présidente et ses Demoiselles d’honneur sont accueillies sur le podium et le bourgmestre en fonction déclame quelques mots en leur honneur (des cadeaux leur sont offerts également) et souhaite la bienvenue aux célibataires en recherche de l’âme sœur. La Présidente remercie les attentions et souhaite bonne chance aux célibataires du jour. Le speech se termine avec le chant wallon « La petite Gayole », chanté expressément le jour des mariages. Enfin, la Présidente se retire avec ses demoiselles et leurs familles pour se restaurer et se rendre à la gare pour le Cortège.
La plupart des célibataires, jusque dans les années 60-70, se rendaient au Gouter matrimonial en train. La gare ne se situant pas tout à côté du lieu des festivités, les Écaussinnettes attendaient les visiteurs qui descendaient des trains spécialement affrétés pour la fête et constituaient un cortège animé (de jeunes filles en liesse, de musiciens, d’artistes de rue, de groupes de célibataires réunis sous une bannière originale,…) afin de conduire tout ce beau monde sur la place des Comtes van der Burch, à près de deux kilomètres de la gare d’Écaussinnes.
Depuis cette époque, les célibataires se déplacent beaucoup moins en train mais le cortège a toujours bien lieu. Il est maintenant l’occasion pour les Ecaussinnois du coin de se rendre sur le pas de leur porte et d’admirer le carrosse de la Présidente et de ses Demoiselles ainsi que les nombreuses animations musicales ou artistiques. De temps à autre, les ambassadrices du jour descendent de leur carrosse pour se prêter à un petit cramignon. Il s’agit d’une danse deux à deux, en colonne, qui serpente le long du chemin. Les Amis du Folklore ont vu sur les affiches des Gouters matrimoniaux jusque dans les années 1960 la mention de « cramignons ». Ils ont alors découvert que les cramignons avaient encore bien lieu en Belgique du côté de Virton et de Liège. Il s’agit sans doute d’une spécificité folklorique à mettre en avant. Nos demoiselles dansent aussi en manège afin de montrer leur belle robe aux spectateurs qui peuvent avoir également l’opportunité de danser avec elles.
Le cortège arrive entre 15h30 et 16h dans le Parc, la Présidente et ses demoiselles assistent alors à la proclamation des mariages présentée par le Maitre de cérémonie, Rudy (depuis une trentaine d’années, Rudy est un coiffeur écaussinnois très connu et souvent mis en lumière dans les médias). Les marieurs, suite à l’inscription des candidats du matin, se réunissent à huis clos pour créer des unions d’un jour entre les célibataires selon les désirs plus ou moins rencontrés de chacun. Une attention particulière est néanmoins accordée aux desiderata des uns et des autres car le but de l’opération est de mettre les invités à l’aise et de ne pas assembler des couples coute que coute. Certains célibataires arrivent parfois avec une détresse sentimentale dont les marieurs ont conscience et tentent, tant que possible, de satisfaire les envies. Les heureux chanceux se rencontrent alors sur le podium dans une ambiance chaleureuse et bienveillante et reçoivent le diplôme de leur mariage d’un jour signé par la Présidente de l’année, ils sont invités à signer le Livre d’or, qui est depuis 1906 le passage presqu’obligé de tous les célibataires. Ils sont ensuite libres de poursuivre leur union lors du fameux Gouter (qui a lieu vers les 16 heures) autour d’une mastelle (petit pain traditionnel issu de la recuisson d’un pistolet dont la recette a été modernisée, il s’agit maintenant d’un biscuit sablé en forme de cœur) et d’un café ou d’un thé.
C’est alors le moment du discours de la Présidente. Depuis 1903, chaque Présidente du Gouter prépare ses mots de bienvenue aux visiteurs, de réconfort aux célibataires déçus, rappelle les origines de la fête, remercie les différents intervenants. A travers les époques, les discours révèlent des anecdotes et des modes de pensée qui ont bien entendu évolué. Il faut cependant remarquer l’audace et le courage des premières Présidentes du Gouter qui devaient faire face à un public aux idées parfois surannées.
La journée de la Présidente et de ses Demoiselles se terminent dans les joies musicales des concerts. Le Gouter se termine alors sous les auspices de l’amour pour les couples chanceux.
- Pratiques sociales, fêtes
L’engouement pour la fête est toujours bien présent. Actuellement, le week-end de Pentecôte attire à peu près 2000 personnes (dont une centaine de célibataires).
Le patrimoine vivant n’a pas beaucoup changé par rapport aux origines, on dira plutôt qu’il s’est étoffé. L’arbre de Mai ou les branches de Mai sont toujours placées dans les rues et l’arbre sur la Place, la Présidente et ses demoiselles d’honneur accueillent les célibataires à la gare pour le cortège, offrent le Gouter et le discours est toujours prononcé par la Présidente.
Dans un souci de cohérence et d’innovation, des animations spécifiques aux célibataires ont été envisagées, ainsi, le samedi est consacré au speed dating suivi d’une soirée dansante. Le public visé est bien celui des célibataires.
D’autres activités sont proposées tout le week-end pour tenter de rassembler un maximum de monde et de faire parler du Gouter matrimonial à l’extérieur. Par exemple, une balade aux flambeaux est organisée la veille du Gouter, le dimanche soir, pour rappeler le moment où les jeunes hommes se rendaient dans les bois pour aller chercher l’arbre de mai et le planter dans un hameau. S’y rendaient-ils à la lueur des torches et des flambeaux ? Nous aimons à le penser et c’est pour cette raison que les visiteurs de la balade aux flambeaux peuvent en acquérir un et se promener dans les rues d’Écaussinnes pour voir différents spectacles en lien avec le feu et/ou l’amour et passer à travers le tunnel des amoureux. Cette activité s’est également déroulée en 1907 après le gouter sous le nom de « retraite aux flambeaux »
- Comment est-il transmis aujourd’hui ?
Les Amis du Folklore (depuis 1948) sont les principaux transmetteurs et légataires du Gouter matrimonial. Il s’agit d’Écaussinnois et d’Écaussinnoises (pour la plupart) animés par l’amour de leur folklore. Ils aident bénévolement l’association à l’organisation du bal d’élection et du Gouter matrimonial. Ils sont une petite trentaine de tous les âges et de tous les métiers : électricien, éducateur, enseignants, laborantin, ingénieurs, informaticien, greffier, secrétaire médicale, aide à domicile, expert-comptable, puéricultrice, animatrice en maison de repos, pensionnés, etc. Le comité est toujours ouvert à accueillir de nouveaux volontaires.
Parmi eux se trouvent 3 anciennes Présidentes du Gouter matrimonial, souvent, les anciennes Présidentes rejoignent l’association juste après leur Gouter et puis la quittent le temps de se consacrer à leur vie de famille. Elles reviennent ensuite vers l’association si elles en ont le temps mais dans tous les cas, elles soutiennent l’organisation du Gouter matrimonial chaque année. Les anciennes Présidentes ont souvent pour mission d’encadrer les demoiselles et la Présidente du nouveau Gouter matrimonial, on les appelle « les responsables carrosse ». Elles s’occupent de la gestion de l’agenda de la Présidente et de ses demoiselles, de les véhiculer au besoin, de prendre les rendez-vous pour l’essayage des robes et des accessoires, etc.
Les Amis du Folklore veillent à la transmission de leurs savoirs sur le Gouter matrimonial et sur les aspects organisationnels de manière progressive aux nouveaux venus.
Les « bénévoles d’un jour » s’investissent comme leur nom l’indique de manière ponctuelle et jouent « les petites mains » nécessaires au bon déroulement des événements (le bal ou le Gouter) que ce soit pour l’installation, le service ou le rangement. S’ils veulent s’investir plus activement et assister aux réunions de préparation, ils peuvent postuler pour devenir membre adhérent. Ils ont alors un pouvoir décisionnel sur les propositions des uns et des autres pour le programme et l’organisation des événements.
Enfin, les membres adhérents peuvent postuler pour les statuts de l’ASBL : Secrétaire, Président.e ou Trésorier.e. Les postes sont ouverts chaque année et permettent de garder une grande motivation de chacun des responsables.
Le bal d’élection permet de faire connaitre nos activités aux jeunes gens. Il est organisé par les Amis du Folklore afin d’élire la nouvelle Présidente du Gouter matrimonial et ses quatre demoiselles d’honneur. En 2023, ce sont 725 jeunes filles qui ont reçu une lettre d’invitation personnelle. Pour celles qui s’y intéressent, Les Amis du Folklore ne sont pas inconnus.
L’équipe des marieurs a un rôle bien spécifique le lundi de Pentecôte, ils sont réunis autour de Rudy Hanicq, le maitre de cérémonie, et s’occupent de l’inscription aux mariages des célibataires arrivés dès 9h et de la « mise en couple » en fonction des désirs plus ou moins rencontrés des participants. Ils sont 6 et viennent de tous horizons : souvent d’Écaussinnes (mais aussi du nord de la France) et ont des métiers divers et variés : coiffeur, enseignant, secteur HoReCa ou secteur privé.
Mais qui sont-ils ?
Une bande d’amis très complices qui le lundi de la Pentecôte se réunissent dès 8 h 30, habillés comme dans les années 1900. Longues robes, chapeaux pour les dames et queues de pie, chapeaux hauts de forme pour les hommes et accessoires. Dès 9 h 00, les marieurs accueillent les candidats au mariage dans un lieu sacré « Le parc du souvenir » rebaptisé depuis peu « Le parc Julos Beaucarne » en hommage au chanteur né sur nos terres écaussinnoises.
Chaque participant reçoit alors un questionnaire qu’il remplit le plus sincèrement possible ainsi qu’une tasse et un joli cordon. Celui-ci servira à accrocher la tasse autour du cou de manière à ce que tous les candidats se reconnaissent et puissent déjà sympathiser au cours de la journée. Chaque candidat est photographié avec le numéro qui lui a été attribué à l’inscription.
Durant trois heures, les marieurs reçoivent plus ou moins une centaine de personnes proposant leur cœur à l’adoption au bureau des mariages, fleuri comme il se doit ! Aux douze coups de midi, les marieurs se retirent à l’écart de la population, dans une maison du quartier de la Bassée, le berceau de l’amour. Cet endroit n’est connu que des marieurs afin que personne ne puisse altérer leur travail.
Mais comment pratiquent-ils ?
Les marieurs découvrent tous les questionnaires, les trient en fonction de l’âge, des demandes spécifiques, des attirances, du genre, … Par la suite, ils associent deux personnes en respectant scrupuleusement les doléances des uns et des autres. Ils s’accordent sur le choix réalisé. Durant quelques heures, ils s’attachent à ces associations avec beaucoup de bienveillance et de complicité.
Les couples étant formés, les marieurs remontent au parc où tout le monde attend avec impatience l’arrivée de la Présidente et de ses demoiselles. Durant ce temps, les marieurs rédigent les diplômes de mariage.
À l’arrivée du cortège, les marieurs accueillent les différents acteurs ainsi que la Présidente en grande pompe. Et tout le monde finit par chanter « Une belle gayole » l’hymne local de la capitale de l’amour. Ensuite, notre marieur le plus exceptionnel « Rudy » nous fait son show en annonçant les différents couples sélectionnés les uns après les autres. Les diplômes sont remis à chaque candidat du couple ; ceux-ci sont signés par la Présidente et les marieurs. Durant la cérémonie, tous les marieurs ont une tâche bien établie afin que tout se déroule parfaitement. Préparation des diplômes, aide aux candidats, assistance à Rudy dans la présentation qui est le maître de cérémonie du jour… Malheureusement et pour différentes raisons, tous les cœurs ne sont pas pris. En effet, il n'y a pas assez de candidats pour répondre à toutes les demandes ; trop grande différence d’âge, des départs trop tôt,… Mais les marieurs organisent alors L’AMBULANCE. Une personne du public peut monter spontanément sur le podium pour que chaque candidat puisse redescendre, de celui-ci, sans aucune frustration.
Depuis toujours, cela se passe dans une ambiance bon enfant, la bonne humeur et surtout dans le respect de chacun. Lorsque tous les couples sont formés, les marieurs emmènent les participants au « Gouter matrimonial » proprement dit ! Mastelles et café sont proposés. La tasse est alors ôtée du tour du coup pour servir à ce moment de partage, les yeux dans les yeux pour les plus chanceux. Petit à petit, les marieurs s’éclipsent pour mieux revenir vêtus de vêtements de notre temps, pour profiter des concerts, de la ducasse, de la fête de ce week-end dédiée à l’amour.
D’autres bénévoles ont un rôle « de l’ombre » mais néanmoins essentiel pour le bon déroulement de la fête. Les chauffeurs des demoiselles (véhiculées dans des voitures anciennes) et les chauffeurs des Ecaussinnettes et de la Bachellerie (véhiculés dans une remorque de tracteur décorée et enrubannée pour l’occasion) prêtent leurs engins pour que tout le monde arrive à bon port. Le caractère rural et agricole d’Écaussinnes se démontre lors de l’aubade aux Ecaussinnettes et lors du cortège par l’emploi des tracteurs des agriculteurs écaussinnois. Les chauffeurs offrent gracieusement le transport malgré l’économie maussade.
Le cortège est aussi la démonstration que les Écaussinnois ont le cœur sur la main. Beaucoup (300 !) ont répondu présents suite à notre appel sur les réseaux sociaux pour créer un cortège haut en couleurs et dont l’engouement s’est communiqué à toutes les rues parcourues.
Les Amis du Folklore ne remercieront jamais assez tous ces bénévoles d’un jour ou de toujours qui perpétuent, en apportant leur pierre à l’édifice, le folklore écaussinnois.
- Quelles sont les actions entreprises pour garantir la viabilité de l’élément ?
Les anciennes présidentes du Gouter matrimonial rejoignent souvent l’organisation et apportent leur aide bénévole. Tant que la Présidente et les demoiselles sont élues, le Gouter pourra avoir lieu. L’important, c’est que les jeunes filles Écaussinnoises osent franchir le pas et trouvent suffisamment d’intérêt au Gouter matrimonial pour perpétuer les traditions. Le Gouter est donc toujours dans un mouvement de conservation des anciens rituels (qui ne posent pas de problème éthique ou de « mode ») et d’innovation pour plaire à un public jeune et dynamique. La jeunesse est au cœur de l’événement.
Les Amis du Folklore comptent également sur les relais dans les médias et auprès du public en général pour faire venir les célibataires (de l’Univers, comme précisé sur les anciennes affiches publicitaires).
Chaque année, cinq jeunes filles et cinq jeunes gens deviennent acteurs des traditions et rendent vivante la fête ancestrale. Tous sont initiés aux connaissances sur l’histoire du Gouter, l’histoire d’Ecaussinnes et à la symbolique des gestes posés. Quatre chants (deux en français et deux en wallon) leur sont enseignés : L’hymne écaussinnois (de Julos Beaucarne); Ô Claire Suzanne Adolphine (poème de Max Elskamp mis en musique par Julos Beaucarne) ; Lolotte (chanson de Jacques Bertrand) et La Petite Gayole (de Julos Beaucarne). Ces chants sont relativement récents par rapport à l’ensemble de l’histoire du goûter mais il en révèle parfaitement l’esprit et en sont devenus indissociables. La Présidente du Gouter est entourée des « responsables carrosse » qui s’occupent toute l’année de ses attentes, de ses questions et est guidée par tout le comité des Amis du Folklore qui l’informe sur le rôle qu’elle doit tenir toute l’année et spécifiquement lors du Gouter matrimonial. Le discours de la Présidente est le moment le plus critique pour elle (elle doit parler devant une foule pas toujours au courant de son rôle), elle est alors soutenue par ses quatre demoiselles qui l’aident dans un esprit de sororité à passer l’épreuve.
La publicité autour de l’événement s’est longtemps propagée via une publication tout à fait typique : Le Sourire. C’est le magazine « officiel » des organisateurs du Gouter qui diffuse aux Ecaussinnois et aux visiteurs le programme complet de la fête et les photos officielles de la Présidente et de ses demoiselles d’honneur. Il sert de référence papier aux Écaussinnois pour se rendre aux diverses animations proposées. Il est publié depuis les premiers Gouters matrimoniaux et était d'abord imprimé par Marcel Tricot lui-même.
La Présidente et ses demoiselles rencontrent également les jeunes générations pour leur insuffler l’amour du folklore et de ses traditions. Elles se rendent dans les écoles et les institutrices préparent leur visite auprès des enfants qui les accueillent. Ils seront initiés aux rôles des ambassadrices du Gouter matrimonial (La Présidente et ses demoiselles) ; décoreront l’arbre de mai, participeront au Gouter et chanteront la Petite gayole (chanson spécifiquement chantée lors des mariages).
Depuis la fin des années 1970, les bénévoles des Amis du Folklore peinent à faire entendre l’importance historique du Gouter. Le politique insiste pour que le Gouter se « modernise ». Bien entendu, le comité n’est pas sourd aux attentes du public mais se heurte aux critiques des nostalgiques ou des Écaussinnois qui ne voient plus dans le Gouter l’enthousiasme qu’ils connaissaient auparavant.
L’apparition d’éléments « parasites » tels que la fête foraine et la prééminence accordée aux concerts populaires peut éloigner les célibataires, public cible du Gouter matrimonial, car la publicité pour la fête est centrée sur les habitants de la Commune et non plus vers l’extérieur. Cette importance accordée aux « divertissements » fait même dire au bourgmestre de la Commune quand on lui demande quel est son premier souvenir du Gouter matrimonial : « comme tous les gamins d’Écaussinnes, mon premier souvenir c’est d’abord la ducasse, sur la grand-place d’Écaussinnes et donc le week-end de la Pentecôte c’était l’occasion d’aller sur les attractions » (extrait de l’émission spéciale tournée par ACTV consacrée au Gouter matrimonial en 2021). L’instabilité au niveau de la présidence des Amis du folklore se fait sentir beaucoup plus qu’avant et au début des années 2000, certains vont jusqu’à demander la démission du comité de l’époque car l’esprit de la fête voulu par Marcel Tricot ne s’y retrouve plus .
En 2014, le comité en question démissionnera effectivement en tentant, malgré tout vers la fin, de revenir aux origines 1900 du Gouter (notamment à l’occasion du centième Gouter matrimonial).
Faut-il ne donner qu’une vision « Belle-époque » au Gouter matrimonial d’Ecaussinnes ? Les Amis du folklore actuels ne le pensent pas. Pour inscrire la fête du Gouter matrimonial dans la durée, il faut rester « jeune », susciter l’intérêt de la Jeunesse. En outre, les missions du Gouter prévues par Marcel Tricot sont toujours rencontrées : donner l’occasion aux gens de se rencontrer et si l’alchimie a lieu, de se mettre en couple. En cela, le Gouter matrimonial est intemporel et immuable. Ce que les Amis du Folklore veulent conserver et sauvegarder impérativement, c’est la plantation de l’arbre de Mai et le Gouter offert le lendemain par la Présidente du Gouter et ses demoiselles d’honneur car ce sont les deux éléments anthropologiques conservés depuis la nuit des temps à Ecaussinnes et les deux éléments essentiels à protéger des effets de mode et des activités de simple divertissement.
Le rappel des origines et le maintien des rituels appartiennent à la jeunesse via les initiations de la Présidente et de ses demoiselles ainsi que des membres de la Bachellerie. Les Amis du folklore guident les jeunes dans la préparation et la mise en place des rites. Il est cependant intéressant et porteur de revenir lors d’anniversaires spécifiques (les années en ‘3, par exemple, 1903 -2023) à des rappels de la fête du temps de Marcel Tricot à qui les Écaussinnois doivent la résurgence et le maintien de l’ancestrale fête paysanne wallonne du r’mouyâdje du mai. Reconnaitre, acter et entretenir le rite est une priorité afin qu’il ne disparaisse pas au fur et à mesure des modes et du temps.
Les Amis du folklore luttent pour faire parler des traditions inhérentes au Gouter matrimonial et tentent, tant bien que mal, avec les moyens qui leur sont donnés de faire découvrir ce patrimoine. En 2017 , le Gouter est un succès et les critiques médiatiques sont positives. Les Amis du folklore avaient dû financer depuis 2015 une association carnavalesque pour l’organisation des concerts (sur le conseil des élus communaux) et perdaient énormément d’argent suite à des factures « surprises », et aucun bénéfice des boissons vendues n’est revenu aux organisateurs du Gouter matrimonial. En 2017, une petite association spécialisée dans les concerts de qualité mais amateurs a été sollicitée et a permis de revenir à un équilibre financier acceptable.
- les menaces et dangers :
- La méconnaissance des origines du Gouter par les Écaussinnois, les personnalités politiques qui parlent en son nom et les visiteurs.
- La suppression du musée écaussinnois (dissolution fin aout 2022, le local mis à disposition par la Commune a été donné aux mouvements de jeunesse) conservant notamment une exposition sur le Gouter matrimonial (anciennes affiches, tasses, discours de Présidentes, articles de journaux, lettres de célibataires du monde entier, photographies, …)
- La volonté de garder le Gouter comme seule vitrine électorale (via l’affiche des concerts)
- La volonté de ne voir dans le Gouter qu’une opportunité lucrative (fête foraine et boissons vendues lors des concerts)
- Le désintérêt des médias et la non-diffusion des informations (l’administration communale a, par convention avec les Amis du Folklore, la mainmise sur la communication de l’événement aux médias. D’après le service de communication, la presse n’est plus intéressée par le Gouter matrimonial et ne répond pas aux demandes de publicité pour le Gouter. En 2022, ceci a eu pour conséquence l’annulation de la conférence de presse alors que la relance du Gouter après covid était annoncée et des problèmes d’impression du Sourire de 2022 ont empêché la diffusion du programme auprès des 11.000 Écaussinnois)
- actions entreprises pour sa sauvegarde :
Pour lutter contre la méconnaissance des origines du Gouter par les Écaussinnois, La Présidente du goûter et ses demoiselles rencontrent les jeunes générations et se rendent dans les écoles. Les institutrices préparent leur visite auprès des enfants et le gouter est inscrit au programme de l’année (leçon sur l’arbre de mai et le cycle des saisons, sensibilisation au respect de l’autre dans la relation amoureuse - ou amicale pour les plus jeunes -, leçon sur l’histoire local et le nom de Cité de l’amour donné à Écaussinnes, etc.).
Un dossier pédagogique a également été composé par une des membres des Amis du Folklore, institutrice de formation.
Pour éviter que la suppression du musée écaussinnois ne mette en danger la conservation de ses collections, le CIHL (cercle d’information et d’histoire locale d’Ecaussinnes) lui cherche un nouveau lieu. Les autorités communales ont été sensibilisées à la question. Les Amis du folklore et le CIHL espèrent être entendus.
Les Amis du folklore possèdent un site Internet propre et un groupe Facebook (Gouter matrimonial d’Ecaussinnes) qui leur permettent de diffuser les informations (sur les origines ou sur le programme de l’année) au réseau de ceux qui les suivent. Une page Facebook du Gouter est entretenue par la Commune mais cette dernière possède son propre logo et sa propre charte graphique, conçue pour l’élaboration des affiches depuis 2018 et mettant l’accent sur les vedettes du podium (dont les concerts sont organisés par la Commune depuis lors).
Le soutien moral d’institutions extérieures donnera plus de force et de crédibilité aux Amis du Folklore et permettra une large diffusion de l’événement ouvert aux célibataires de l’Univers et aux amateurs de patrimoine.
Les Amis du Folklore est une association soudée et solidaire qui a pour but de porter haut les couleurs du Gouter matrimonial. Chacun d’eux apporte ce qu’il peut comme volontariat, que ce soit pour les idées d’amélioration ou pour le service. Tous sont enthousiasmés et fiers de contribuer à la pérennité de ce folklore unique.
Avoir été Présidente du Gouter est aussi une immense fierté pour une Ecaussinnoise. Elle rejoint ainsi la longue liste des Présidentes élues depuis 1903. Bien avant les concours de miss, les présidentes du début du XXe siècle se choisissaient entre elles. Vers les années 1970, un bal d’élection est organisé et un jury élit le « carrosse ». Les Présidentes du Gouter n’ont pas le rôle d’un mannequin muet. Au contraire, elles prennent la parole, invitent en leur nom les célibataires, se montrent et organisent l’accueil de tout le monde. Chacune garde en mémoire les moments forts de son Gouter et tente de donner le gout du prestige à rejoindre le carrosse. Les anciennes Présidentes s’investissent souvent personnellement après avoir eu la chance d’être élues, elles s’occupent alors des « nouvelles » et les guident sur le rôle qu’elles auront à tenir.
La Présidente et ses demoiselles rencontrent également les jeunes générations pour leur insuffler l’amour du folklore et de ses traditions. Elles se rendent dans les écoles et les institutrices préparent leur visite auprès des enfants qui les accueillent. Ils seront initiés aux rôles des ambassadrices du Gouter matrimonial (La Présidente et ses demoiselles) ; décoreront l’arbre de mai, participeront au Gouter et chanteront la Petite gayole (chanson spécifiquement chantée lors des mariages).
Plusieurs musées en Wallonie conservent de précieux témoins du caractère emblématique du goûter à travers les tasses offertes aux célibataires inscrits au gouter depuis les origines (Musée Keramis – La louvière, Musée de Folklore et des imaginaires de Tournai, Musée de la vie wallonne à Liège, Musée de folklore vie frontalière à Mouscron, entre autres). En porcelaine, en céramique, en terre cuite, avec inscription, macarons, gravures, elles font le bonheur des collectionneurs et peuvent se retrouver dans les collections de musées d’ethnologie ou de folklore en Hainaut ou ailleurs. Elle contribue à ancrer la renommée du gouter dans son village d’origine, à Ecaussinnes.
Le caractère emblématique du gouter se marque aussi dans la toponymie. De nombreux endroits bucoliques ont été rebaptisés par Marcel Tricot en des noms romantiques incitant à la tendresse et à l’amour (le tunnel des amoureux, le pont des soupirs, le pont des douces arcades, le rocher des Belles Dames, la Cité de l’Amour,…). Enfin, Les oriflammes (banderoles) exposées chaque année dans les rues d’Ecaussinnes entre la gare et le centre historique, au moment du goûter, mettent la cité au diapason de l’évènement.
- Dialogue intergénérationnel :
L’ancienneté de la fête et son cours ininterrompu depuis 1946 permettent de garder un intérêt pour le Gouter de la part des plus anciens. Tous ont en mémoire des souvenirs de jeunesse liés au Gouter matrimonial. Les plus âgés, toujours attachés à leur folklore, reçoivent la visite de la Présidente et de ses demoiselles dans les semaines suivant le Gouter dans les maisons de repos.
La Présidente et ses demoiselles sont également invitées dans les écoles et rencontrent les enfants qui leur posent des questions préparées avec leur institutrice. Tout un dossier pédagogique a également été composé par une des membres des Amis du Folklore, également institutrice à Écaussinnes (Audrey Delaunois).
- Dialogue multiculturel :
Les célibataires de l’Univers sont invités et peuvent être accueillis dans les langues internationales, ils peuvent tous s’inscrire au mariage et au gouter et participer aux événements du week-end.
- Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.):
Pour garantir un déplacement le plus écologique possible, la venue en train est encouragée et le cortège de la Présidente accueille les célibataires à leur descente du train à la gare d’Ecaussinnes (depuis 1907).
Des produits locaux sont proposés lors de la fête et les commerces du village profitent de la venue des visiteurs.
- Diversité et créativité humaine :
Les tasses sont évidemment un excellent support créatif. Elles sont réalisées chaque année depuis 1905. Les deux premiers gouters n’avaient pas de tasse attitrée, ce sont les habitants qui ont prêté leur vaisselle pour l’accueil des célibataires. En 1905 et 1906, 500 « jattes » (tasses sans anse) ont été offertes par les magasins « À l’économie » de La Louvière qui y avaient fait mettre leur publicité. Elles ont été créées chez Keramis-Boch, la célèbre faïencerie de La Louvière. Elles y furent commandées chaque année jusqu’à la cessation de leur activité.
Le slogan a longtemps été « Pour être heureux, mariez-vous » imprimé en vert (couleur de l’espoir), il s’est ensuite diversifié (en termes de slogan et de couleur) pour qu’elle devienne un véritable objet de collection.
Un dessin du château-fort est imprimé de l’autre côté de la tasse depuis 1948.
Les affiches du Gouter matrimonial. Les Amis du folklore souhaitent sensibiliser à la préservation d’un patrimoine exceptionnel : les anciennes affiches du Gouter matrimonial.
Elles sont en papier ou papier cartonné, imprimées à l’encre et sont une trace historique du savoir-faire et de l’esthétique de l’époque. Les affiches doivent donc être conservées dans un endroit sec (mais pas trop), chauffé et à l’abri de la lumière.
Elles sont exceptionnelles, fragiles et uniques, nous possédons par exemple une épreuve de l’affiche de 1905, unique en son genre et qui ne peut être trouvée nulle part ailleurs. Les affiches ont une grandeur pouvant aller jusqu’à un mètre vingt. On ne peut donc les manipuler aisément. Il est cependant essentiel de conserver ce patrimoine particulier témoin des heures de gloire du Gouter matrimonial et de son retentissement international au début du XXe siècle.
Les discours des Présidentes (sauvegardés par le CIHL et les Amis du Folklore)
Chaque discours de Présidente est le reflet de son époque. Les mœurs et les anecdotes historiques sont évoquées et nous replongent dans un autre temps. Il est essentiel de conserver ces témoins de l’histoire et de perpétuer la tradition du Discours de la Présidente.
Embellissement de la cité
Le gouter matrimonial est l’occasion pour les Ecaussinnois de s’investir dans le folklore et de trouver des idées d’animations ou d’embellissements de la Cité de l’amour. Le cortège est un témoignage important de la diversité et de la créativité de la population. Les chars sont composés par des associations, des écoles, des artistes,… et animent les rues jusqu’à l’arrivée au centre historique. Déjà à l’origine, le défilé des célibataires était attendu par la population. Certains groupes estudiantins portaient des bannières au nom de leur ville d’origine ou des noms plus subtils (le bourgmestre a dû interdire certaines bannières plus osées, par exemple « Les cénobites tranquilles » en 1908).
Des artistes comme Henry Lejeune (dans les années 60/70) ont contribué à l’embellissement du cortège avec des chars représentatifs du patrimoine folklorique (une tasse gigantesque, des chevaux de bois sur lesquels la Présidente et ses demoiselles prenaient place). Les pièces sont malheureusement perdues à l’heure actuelle…
Le cortège a failli disparaitre à plusieurs reprises. Jusqu’en 2008, les Amis du Folklore se sont occupés de la gestion du cortège avec plus ou moins de moyens financiers et humains. En 2009, les Amis du Folklore demandent de l’aide à la Commune pour que le cortège perdure, des groupes extérieurs (fanfares et artistes de rue) sont engagés pour animer le défilé mais le public n’est plus au rendez-vous. Les politiques décident alors d’arrêter de financer le cortège en 2022. Il sera depuis repris par les Amis du Folklore qui ne souhaitent pas voir supprimé le symbole de l’accueil des célibataires à la gare et de l’ouverture du folklore vers l’extérieur. Des messages ont été publiés sur Facebook afin que la population rejoigne le cortège sans financement. Dix-huit groupes se sont manifestés et ont montré leur attachement à cet événement folklorique qui aurait manqué s’il avait été bel et bien supprimé.
Tout d’abord, il s’avère que le folklore écaussinnois du Gouter matrimonial est l’un des derniers témoignages des « mais aux filles » issus des traditions païennes ancestrales en Europe. Les traditions de l’arbre de mai ont évolué partout ailleurs, mais, à Ecaussinnes, le caractère féminin a été préservé et même priorisé alors que les autres folklores (Meyboom, Maibaum, etc.) sont masculinisés.
Ensuite, le caractère international de la fête s’est marqué de façon assez exceptionnelle au début du XXe siècle sous l’impulsion du jeune Marcel Tricot. Rappelons que le jeune imprimeur a envoyé l’invitation aux hommes à marier de la région de participer à un « gouter monstre » offert par les demoiselles d’Ecaussinnes (qui n’étaient pas au courant de l’affaire…). La blague aux Ecaussinnettes a provoqué une trainée de poudre et tous ont accouru à la petite fête villageoise ainsi sauvée de la disparition.
De plus, la découverte de l’autre, la rencontre et l’accueil sont les caractéristiques de l’ambiance au Gouter matrimonial. La bienveillance est de mise et tous les participants sont accueillis avec le sourire.
Enfin, la reconnaissance permet d’exprimer largement la gratitude des Amis du Folklore à tous bénévoles d’un jour ou de toujours et à tous ceux qui perpétuent, en apportant leur pierre à l’édifice, le patrimoine écaussinnois.
Archives visuelles et reportages filmés :
Le musée de la vie wallonne enquête sur le Goûter (1924-2015)
Le Goûter matrimonial de 1924, images tournées par le musée de la vie wallonne
Le XXVIe gouter matrimonial (1933)
Reportage plus long avec un extrait du discours de la Présidente de 1933: Emilie Delfosse.
Le Goûter matrimonial de 1964 tourné par des Anglais (British Pathé)
Le Goûter 2000 Pentecôte : depuis 114 ans, la tradition du "goûter matrimonial" réunit les célibataires en Belgique (francetvinfo.fr)
Emission spéciale d’Antenne Centre sur le Gouter matrimonial interrompu durant le Covid
Gouter 2022 couvert par AntenneCentre