Fiche
Toutes tailles confondues, il existe actuellement sur le territoire de la FWB environ 60 carillons, implantés dans des clochers ou beffrois de centres-villes, dont un tiers sont utilisés comme instruments de concert. Leurs mélodies font partie intégrante du décor sonore des villes du Nord.
Toutes les informations sur La Culture du carillon
Localisation
Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB)
Communauté concernée :
Grand public, carillonneurs, propriétaires de carillons, écoles de musique, comités d’ « amis du carillon ».
Société ou groupe responsable :
Association Campanaire Wallonne (ACW) asbl
Les carillons permettent de jouer des hymnes et des musiques sur des cloches accordées en utilisant des claviers à bâtons. Depuis le XVIème siècle, les carillonneurs jouent toutes les semaines, les jours de marché et les jours de fête. Les carillons ont permis de structurer le temps pour les populations, car ils sonnent 4 à 8 fois par heure, mus par de gigantesques « boîtes à musique » connectées aux horloges des tours.
Toutes tailles confondues, il existe actuellement sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles une soixantaine de carillons, automatiques et/ou manuels, totalisant plus de 1300 cloches. Ils sont généralement implantés dans des clochers ou beffrois dans les centres villes. Une vingtaine de ces carillons sont utilisables comme instruments de concert.
Grâce à de nombreuses mesures comme l’organisation de soirées spéciales de concert, la mise en place de formation de qualité, la mise à niveau des instruments existants ou encore la promotion au niveau local, national et international, la culture du carillon assure sa continuité et son développement en tant que patrimoine vivant renforçant l’identité culturelle et la cohésion sociale. Les composants de la culture historique du carillon permettent d’être assuré grâce aux recherches scientifiques effectuées sur les carillons, les cloches et leurs musiques ou encore grâce aux restaurations des instruments historiques.
- Arts du spectacle
Les mélodies des carillons font partie intégrante du décor sonore des villes et constituent, de ce fait même, un élément d’animation des communautés locales.
La culture du carillon se transmet, de manière ‘naturelle’, de génération en génération, car le son du carillon atteint le public toutes générations confondues.
L’art de jouer du carillon se transmet au moyen d’un enseignement spécifique, prodigué dans 4 académies de musique de Wallonie (Ath, Soignies, Liège et Wavre).
Le répertoire musical pour carillon fait l’objet de publications, qui constituent un travail de mémoire transmis et étoffé de génération en génération.
La viabilité de la culture du carillon est également assurée par l’attention portée au bon état et à l’entretien de ces instruments. Les visites de carillons par le grand public se multiplient.
Le manque de moyens mis en place au niveau des autorités concernant la restauration des carillons est un danger pour cette culture.
Aujourd’hui, par effet de la mise sur pied en 1994 de l’Association Campanaire Wallonne et de la synergie de celle-ci avec les autorités compétentes et les acteurs de terrain, le carillon bénéficie d’un nouveau regain d’intérêt en Fédération Wallonie−Bruxelles.
- La réutilisation régulière de carillons qui étaient devenus muets (par exemple ceux de Liège (St-Jean), Charleroi, Huy, Florenville et Verviers) ;
- La rénovation de carillons (par exemple ceux de Thuin, Tournai, Gembloux, Huy et Verviers) ou l’extension du nombre de leurs cloches (par exemple à Ath, Soignies, Wavre et Gembloux) ;
- L’installation de nouveaux carillons (par exemple à Louvain-la-Neuve, St-Hubert, Dinant, Liège (St-Barthélemy) et Virton) ;
- L’augmentation du nombre de concerts et d’auditions de carillon en Wallonie et à Bruxelles (où l’asbl Tintinnabulum a été mise sur pied pour la promotion et le développement des carillons bruxellois) ;
- La reconnaissance du carillon comme « instrument patrimonial » au niveau du Décret organisant l’enseignement secondaire artistique subventionné par la Fédération Wallonie-Bruxelles ;
- L’ouverture de classes de carillon dans diverses académies de musique de Wallonie (Ath, Soignies, Liège, Wavre) afin de permettre l’apprentissage de l’instrument ;
- Les journées « portes ouvertes » faisant régulièrement découvrir au grand public, insitu, les caractéristiques de l’instrument;
- Les diverses émissions de radio et de télévision consacrées au sujet ;
- Les carillons mobiles introduisent également de nouveaux concepts, comme jouer avec d'autres instruments, avec des discours, des DJs, etc ;
- L’augmentation de l'utilisation des médias sociaux et du numérique par les carillonneurs. Les vidéos YouTube et le streaming en direct permettent aux carillonneurs d'être vus sur ordinateurs, tablettes et autres appareils mobiles. Facebook et Twitter permettent entres autres de nouvelles formes d'interaction avec les carillonneurs. Les nouveaux médias sociaux sont un instrument pour éveiller la conscience du public sur l'« ancien » média social qu'était le carillon ;
- La mise en place du Belgian Carillon Heritage Comittee en 2014. Il se compose de membres de l’ACW, de la Vlaamse Beiaardvereniging, des administrations compétentes pour le secteur et de plusieurs experts d'autres domaines culturels. Il agit comme un organe de réflexion et de suivi des efforts de sauvegarde des communautés du carillon de Flandre et de Wallonie ;
- Les journées de sensibilisation au carillon organisées tous les deux ans depuis 2016 par le Belgian Carillon Heritage Comittee.
- Etc.
Les efforts conjoints des propriétaires de carillons, des carillonneurs, des responsables d’animations socio-culturelles, de l’Association Campanaire Wallonne et du Belgian Carillon Heritage Comittee sont autant de garanties de sauvegarde de cette culture en FWB.
Les ritournelles et les concerts de carillons contribuent au décor sonore des centres urbains ou ruraux. Elles constituent des repères sonores et identitaires pour la population et développent un sentiment d’appartenance.
Les carillonneurs et leurs comités de soutien (syndicats d’initiatives, et comités locaux « d’amis du carillon ») sont les principaux acteurs de cet élément d’animation socioculturelle.
Les propriétaires de carillons ont également un rôle à jouer, en particulier au niveau du maintien de la qualité technique de ces instruments.
Du point de vue continuité de la culture du carillon, il est intéressant de constater qu’elle continue à être prisée malgré l’apparition et le développement fulgurant, depuis un siècle environ, d’autres médias de masse tels la radio, la télévision, Internet…
Dialogue intergénérationnel :
Les mélodies issues du carillon se propagent dans un large périmètre autour de l’instrument. Consciemment ou non, il atteint les oreilles d’un public intergénérationnel, avec pour effet que, dès sa tendre enfance, l’être humain est familiarisé au son de cet instrument.
L’art de jouer au carillon s’est transmis de génération en génération depuis la naissance de l’instrument il y a plusieurs siècles. Il en va de même pour le répertoire de musique pour carillon (travail de mémoire patrimoniale). L’apprentissage de l’instrument est intergénérationnel par définition (formation ‘top-down’ par des carillonneurs chevronnés). Les étudiants apprenant le jeu du carillon sont représentatifs de diverses tranches d’âge (existence de cours de carillon pour enfants, adolescents, adultes).
Dialogue multiculturel :
Le carillonneur veille régulièrement à diversifier les mélodies jouées au carillon en incorporant dans son programme des mélodies provenant de cultures diverses.
Des liens entre carillonneurs sont assurés aux niveaux local, régional, national et international.
Développement durable (environnement, santé, économie inclusive, etc.) :
Étant un instrument de musique, le carillon ne porte pas atteinte à l’environnement. En limitant le moment de la journée et la durée des auditions du carillon (ritournelles automatiques ou concerts de carillon), le carillonneur veille à ce que cet instrument ne soit pas une nuisance pour le voisinage.
Les carillons étant constitués de cloches en bronze (matériau pouvant résister plusieurs siècles sans s’altérer) et de solides structures en bois et en acier, les montants investis pour l’implantation de ces instruments sont dès lors très pérennes.
Diversité et créativité humaine :
Le répertoire de musique pour carillon est vaste. Il est constitué de mélodies composées spécifiquement pour cet instrument et d’arrangements de mélodies composées pour d’autres instruments (musique classique, moderne, jazz, pop, folklore, chansonnettes, etc.).
Depuis quelques décennies, le carillon est utilisé régulièrement en combinaison avec d’autres instruments (trompette, guitare, flûte, piano, orchestre, etc.).
Dans toutes ces formes de composition et d’expression musicale, un large appel est fait à la créativité humaine.
Par la reconnaissance de la Culture du carillon en tant que Chef d’oeuvre du Patrimoine oral et immatériel de la FWB, les carillonneurs et propriétaires de carillon ont reçu un précieux encouragement à poursuivre leurs efforts de mise en valeur et de développement de cette culture.
Cette reconnaissance par la FWB a également permis de solliciter et d’obtenir la reconnaissance de la Culture du carillon par l’UNESCO comme exemple de meilleure pratique de sauvegarde de patrimoine culturel immatériel.
Références bibliographiques :
J.-P. De Caluwé et al., « Le Patrimoine Campanaire de Wallonie », dans la collection Carnets du Patrimoine, n° 72. Éd.: Institut du Patrimoine Wallon (2010).
S. Joris, « Bells and Carillons of Wallonia : from yesterday to today », publié dans les Actes du 12e congrès de la Fédération Mondiale du Carillon tenu à Springfield, Ill, USA (2000).
Th. Boudart, S. Joris, E. Vanderheyden, « Cloches et carillons de Wallonie – un patrimoine intemporel », Les Cahiers de l’Urbanisme, n° 35-36 (2001).
G. Huybens, « Les Carillons et Tours de Belgique », dans la collection Musea Nostra (Crédit Communal). ISBN 90-5544-019-1. Ed.: Ludion (1994).
L. Rombouts, « Zingend Brons ». ISBN 978-90-5826-720-7. Ed.: Davids-fonds Leuven (2010).
E. De Vos, « Musique wallonne et carillon », Le Bulletin Campanaire de l'ACW, n°5, p. 5 (1996).
J. Fraikin (dir.), « Cloches et carillons », dans la collection Tradition Wallonne, n° 11. Éd.: Communauté Française de Belgique (1998).
M. et M.-H. Mélard-Marganne, « Cloches et Carillons dans les principautés de Liège et Stavelot-Malmedy », Feuillets de la Cathédrale de Liège, n° 33-38. Ed.: Fondation Saint- Lambert (1998).
J.-C. Michallek, « Le réveil du carillon de l’église St-Jean-l’Evangéliste à Liège », Le Bulletin Campanaire de l'ACW, n°28, p.12 (2001).
S. Joris, « Un nouveau carillon à Saint-Hubert », Le Bulletin Campanaire de l'ACW, n°67, p. 12 (2011).
E. Delsaute et al., « Quand l’Abbaye de Floreffe carillonnait », Le Bulletin Campanaire de l'ACW, n°52, p. 17 (2007).
Autres documents : copie d’études, site internet, autres :
Site internet de l’Association campanaire Wallonne
Site internet du carillon de la Ville de Wavre
Site internet du carillon de la Ville d’Enghien
Site internet du carillon de la Ville d’Ath