Candidature sur une base élargie pour l’Art de la Construction en Pierre Sèche, Savoirs & Techniques
Andorre, l'Autriche, la Belgique, l'Irlande et le Luxembourg ont officiellement demandé à l'UNESCO, le 29 mars dernier, de rejoindre la Croatie, Chypre, la France, la Grèce, l'Italie, la Slovénie, l'Espagne et la Suisse dans l'inscription multinationale de la « construction en pierre sèche, connaissances et techniques » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
La construction en pierre sèche consiste à construire des structures en pierre sans l'utilisation de liant. Une compréhension innée de la géométrie et de la gravité est requise, parallèlement aux compétences qui se développent au fil des années de manipulation de la matière première que les communautés récupèrent dans leur environnement immédiat. La construction en pierre sèche est réalisée grâce à une sélection et une disposition minutieuses des pierres pour assurer la stabilité à long terme de la structure et l'adaptation au terrain local. Quelques outils simples sont nécessaires à la pratique - un marteau, une barre d'acier, une pioche, une pelle et une corde.
La construction en pierre sèche est une pratique durable qui est étroitement liée à de nombreux aspects de l'agenda 2030 pour le développement durable, notamment par l'innovation et les infrastructures durables, la mobilisation de communautés durables, la préservation de la vie sur terre et la contribution directe à la protection de la biodiversité.
Ce dossier de candidature multinational a été préparé grâce à la coopération des 13 pays en consultation avec les détenteurs de la construction en pierre sèche, les experts concernés, les ONG et les organismes publics, qui souhaitent obtenir collectivement une reconnaissance internationale supplémentaire de cet élément du patrimoine vivant et qui se sont engagés à travailler ensemble pour sauvegarder la pratique pour les générations futures.
Nouvelle candidature de la Culture foraine
La Belgique et la France ont officiellement déposé, le 31 mars dernier, une nouvelle candidature afin que la Culture foraine soit reconnue en tant que patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.
Chaque année, la communauté foraine se déplace de ville en ville, avec ses attractions et caravanes, pour célébrer la foire locale. Les forains montent leurs attractions qu’ils appellent “métiers” : stands de nourriture (confiseries, friteries), jeux d’adresse et de hasard ainsi que manèges traditionnels et modernes (carrousels, grandes roues, montagnes russes).
La culture foraine est liée à un mode de vie itinérant ainsi qu’à un état d’esprit visant à transmettre les connaissances et traditions de la communauté foraine, de génération en génération au sein du milieu familial, dès le plus jeune âge. La culture foraine est un élément fédérateur pour des milliers de personnes, pour qui la venue de la fête foraine constitue un événement important, rythmant le calendrier annuel et offrant l’occasion de se retrouver en famille ou entre amis.
Ce dossier de candidature binational a été préparé en consultation avec les forains, les experts concernés, les ONG et les organismes publics, qui souhaitent obtenir collectivement une reconnaissance internationale de cet élément du patrimoine vivant et qui se sont engagés à travailler ensemble pour sauvegarder la pratique pour les générations futures.
La Liste représentative de l'UNESCO vise à promouvoir la visibilité, la sensibilisation, la protection et l'appréciation de la diversité du patrimoine culturel à l'échelle internationale.
Ces deux dossiers de candidature seront évalués par l'UNESCO dans le cadre d'une procédure de plus d'un an. L'annonce des décisions est prévue à la fin de l’année 2024.
La fin du suspense en décembre 2023 pour l’Abissage
Le 30 mars 2022, la candidature multinationale de l'Autriche, de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Italie, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Suisse de « L'irrigation traditionnelle en Europe : savoir, technique et organisation » a été soumise à l'UNESCO.
L'irrigation traditionnelle est un type d'irrigation agricole qui repose sur l'utilisation stratégique de la gravité et de systèmes construits manuellement – tels que des canaux et des fossés – pour acheminer l'eau des sources naturelles vers les champs et prairies. Pour utiliser cette méthode de manière durable et efficace, une connaissance approfondie du paysage, du débit d'eau et des conditions météorologiques est nécessaire.
Au niveau belge, deux canaux sont encore en activité à l’heure actuelle et représentent les deux systèmes typiques d’irrigation traditionnelle des prairies en Belgique : l’irrigation en plaine à Lommel et l’irrigation en moyenne montagne à Cierreux.
L’irrigation traditionnelle permet de concilier protection de la nature, agriculture, gestion des eaux et patrimoine. Son adaptation aux changements climatiques, permettant notamment la lutte contre la sécheresse, en fait une pratique importante tant pour l’environnement que pour la société. Aujourd'hui, une tentative commune est faite pour rendre cette tradition visible au niveau international. Les détenteurs de la tradition de 7 États ont préparé cette candidature multinationale avec des experts, des ONG, des parcs naturels et des organismes publics afin de rendre visibles au niveau international les connaissances, la signification culturelle et les pratiques sociales associées à l'irrigation traditionnelle.
L'UNESCO se prononcera sur son inclusion sur la liste en décembre 2023.