Le travail de protection du patrimoine culturel mobilier se poursuit au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Deux sculptures de Christ assis au calvaire, le casque mérovingien de Trivières et le chef-reliquaire de Saint-Walhère ont récemment été classés comme trésors. Ces quatre œuvres rejoignent un ensemble de 239 biens mobiliers. Ces œuvres, estimées exceptionnelles par un comité d’experts et d’expertes, sont protégées de près par la Communauté française.
L’occasion d’en savoir plus sur ces quatre joyaux d’exception à découvrir dans nos régions.
- Les Christs assis au Calvaire dit aussi Christ attendant la mort de Binche (vers 1470-1480) et de Bouvignes (vers 1500-1510)
L’un est conservé à la Collégiale Saint-Usmer de Binche, l’autre à l’église Saint-Lambert de Bouvignes, quelques années les séparent mais ces deux sculptures sont exceptionnelles. Toutes deux en bois, à l’origine polychromées, datent respectivement de la fin du 15e siècle et du début du 16e. Leur caractère très expressif et leur monumentalité ont pour but de susciter l’émotion auprès des fidèles. A cette époque, l’iconographie du Christ attendant la mort remporte un grand succès dans les anciens Pays-Bas méridionaux, principalement auprès des ateliers bruxellois. Malgré la profusion de cette thématique, ces deux œuvres sont des témoins de particulièrement bonne qualité. Le Christ assis au Calvaire de Bouvignes correspond aux productions des ateliers bruxellois. Parmi une centaine d’œuvres de ce type recensées en Wallonie, il est l’un des rares cas où le travail d’exécution naturaliste, perceptible, par exemple, dans le rendu des veines et de la musculature, est aussi poussé. Le Christ assis au calvaire de Binche porte quant à lui la marque des ateliers d’Anvers. Cette pièce de très grande qualité d'exécution démontre que les ateliers anversois ont créé, avant l'apparition de la standardisation de ces modèles, des œuvres d'une réelle valeur artistique qui leur permettait de rivaliser avec les ateliers brabançons.
Légende photo : Christ attendant la mort, Collégiale Saint-Usmer de Binche. Classement le 18 octobre 2024. ©KIK-IRPA
Légende photo : Christ attendant la mort, Eglise Saint-Lambert de Bouvignes. Classement le 18 octobre 2024 @KIK-IRPA
- Le casque mérovingien de Trivières (vers 470/480-520/530)
Conservé au Musée royal de Mariemont, ce casque en tôle de fer datant approximativement de la fin du 5e siècle et du début du 6e siècle a été découvert début du 20e siècle dans la nécropole mérovingienne de Trivières dans le Hainaut. Il avait été déposé sur l’épaule droite d’un défunt. Ce type d’armure est extrêmement rare à l’époque en Europe du Nord-Ouest. Aucun autre exemplaire n’a été mis au jour en Belgique. En effet, ce casque apparenté au type dit de Baldenheim, avec des coiffes à bandeau, est surtout répandu dans les mondes anglo-saxons et scandinave.
Légende photo : Casque mérovingien de Trivières. Classement le 16 janvier 2025 ©Musée royal de Mariemont
- Le chef-reliquaire dit « casque » de saint-Walhère à Bouvignes (vers 1250-1275)
Unicum dans l’orfèvrerie mosane du 13e siècle, le chef-reliquaire de Walhère est un indicateur de l’existence possible d’un culte dédié à Walhère, à Onhaye, dès l’époque médiévale. Il est non seulement un objet de patrimoine, mais aussi un objet sacré, sa vocation initiale. Il participe aujourd’hui encore à la vie religieuse et aux coutumes de ce village et illustre parfaitement le rôle qu’a pu jouer un saint dans la formation identitaire d’une communauté. Le bien est exposé à la Maison du patrimoine médiéval mosan à Bouvignes-sur-Meuse.
Légende photo : Chef-reliquaire de Saint-Walhère d’Onhaye. Maison du patrimoine médiéval mosan, Bouvignes-sur-Meuse. Classement le 16 janvier 2025. ©MPMM
En savoir plus sur la protection du patrimoine mobilier
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