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Cinq nouveaux Trésors du patrimoine culturel mobilier de la FWB

Cinq nouveaux classements ont été pris récemment par la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces trésors très variés démontrent toute la richesse de notre patrimoine commun.

Avec ceux-ci, 244 biens mobiliers sont actuellement estimés exceptionnels par un comité d’experts et protégés par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ils auront ainsi la possibilité d’être mises en valeur par le biais d’un nouveau label « Trésor classé ». Récemment mis à disposition des détenteurs de trésors visibles dans les lieux culturels et publics, ce label permettra aux visiteurs de pouvoir les identifier facilement au fil de leurs escapades. Mention particulière pour le Lucifer qui est aussi une star des réseaux sociaux !

 

  • Couvercle du sarcophage d’Alice de Namur de la collégiale Sainte-Waudru de Mons (vers 1169)

Le couvercle du sarcophage d’Alice (Alix) de Namur est le seul témoin encore existant des sépultures des comtes de Hainaut à la collégiale Sainte-Waudru. Alice de Namur (1112 ou 1115 – 1169) était l’épouse de Baudouin IV (1108 – 1171), comte de Hainaut dit « le bâtisseur ».

Dans un excellent état de conservation, le couvercle se distingue par sa typologie particulière et rare, couvert d’une « sculpture » en forme de simple croix. Il est en marbre de Purbeck (Angleterre), matériau d’exception dans nos régions. Il se singularise aussi par le raffinement extrême de la longue écriture onciale utilisée.

Lors du réaménagement de la collégiale Sainte-Waudru, le couvercle du sarcophage est mis en scène en 1836 au revers des stalles, à l’entrée du déambulatoire sud.

Légende photo : Collégiale Sainte-Waudru, Mons. Classé le 23/03/2025. © IRPA-KIK

 

  • Compositions murales « La Terre » et « Le Feu » de Raymond-Henri Chevallier et de l’Atelier de décoration de la manufacture Boch Frères Keramis à La Louvière (1948)

Ces deux compositions murales en carreaux de faïence, créées dans l’atelier de décoration de la faïencerie Boch Frères à La Louvière, ont été réalisées pour orner le hall d'entrée du bâtiment administratif de l'entreprise. A l’époque, c’est Raymond-Henri Chevallier (1900-1959), figure artistique emblématique de l’Art déco, qui dirige l’atelier. Elles représentent des allégories de deux éléments employés dans la conception de la céramique : la terre et le feu. Les deux panneaux formaient un diptyque de style Art déco comportant de nombreux motifs se rapportant à la production de la manufacture Boch.

En plus d'être les derniers vestiges matériels du prestigieux bâtiment administratif de la manufacture Boch Frères Keramis, ces œuvres uniques et exceptionnelles du patrimoine industriel belge sont le reflet du savoir-faire et de la qualité artistique de cette entreprise mondialement reconnue. Ces œuvres participent à la mémoire de ce passé industriel glorieux.

Légende photos : Keramis-Centre de la céramique, La Louvière. Classé le 18/03/2025. © Keramis

  

 

  • Lucifer ou le Génie du Mal de Guillaume Geefs à la Cathédrale Saint-Paul de Liège (1848)

Réalisée par Guillaume Geefs (1805-1883), cette sculpture en marbre blanc représente Lucifer ou le Génie du Mal. Elle s’intègre au sein d’un programme décoratif destiné à illustrer le Triomphe de la Religion sur le Génie du Mal. D’un point de vue stylistique ce Lucifer synthétise les grandes tendances de l’art religieux catholique du XIXe siècle.

L’histoire de cette statue et le contexte particulier de sa commande sont tout à fait dignes d’intérêt et participent amplement à la renommée de ce séduisant Lucifer. Créant un véritable scandale par son interprétation à la fois tentatrice et presque érotique, la première version de Joseph Geefs, le frère de Guillaume, fut retirée et remplacée par celle que nous connaissons aujourd’hui.

Ce chef-d’œuvre inattendu du sculpteur Guillaume Geefs, plus connu pour des portraits officiels et des monuments commémoratifs de style classique, se distingue par sa rareté dans l’iconographie religieuse catholique et reflète l’intérêt des auteurs romantiques pour la thématique de l’ange déchu. Le Lucifer de Liège jouit d’une renommée internationale auprès d’un large public au point d’être devenu un des pôles d’attraction des collections artistiques de la cathédrale de Liège.

Légende photo : Cathédrale Saint-Paul, Liège. Classé le 18/03/2025. © D.R.

 

  • Vierge et saint Jean au Calvaire de l’église Saint-Jean l’Evangéliste à Liège

La Vierge et le saint Jean au Calvaire de l’église Saint-Jean l’Evangéliste comptent parmi les œuvres les plus connues de la sculpture mosane de la première moitié du XIIIe siècle. Elles permettent, au sein d’un même groupe homogène, d’appréhender le développement du style gothique en pays mosan. Ces deux sculptures, grandeur nature, étaient disposées autour d’un Christ aujourd’hui perdu. Elles se répondent par une série de similitudes en inversion. Elles sont d’une grande expressivité et d’une grande maîtrise technique dans l’exécution et l’agencement de drapés complexes traités en ronde bosse. La polychromie témoigne d’une grande maîtrise d’effets variés obtenus par la combinaison de techniques élaborées. Malgré l’absence du christ, l’état de conservation est remarquable.

Légende photo : Eglise Saint Jean l’Evangéliste, Liège. Classé le 18/03/2025. © IRPA-KIK

 

  • Miracle de saint Eloi de Charles Wautier de l’église Saint-Servais à Gimnée (1659)

Le montois Charles Wautier (1609-1703) apparaît comme une figure majeure du panorama pictural de la Wallonie aux Temps modernes. Dans la rare production connue de Charles Wautier, le Saint Eloi de l’église Saint-Servais de Gimnée s’avère être le chef-d’œuvre de cet artiste et représente une contribution importante à la réception du caravagisme dans le Nord. Il est signé et daté en bas à droite « C. WAUTIER 1659 ». Réalisée à Bruxelles, la peinture est au confluent de différentes influences, comme celle de Jacques Jordaens ou de l’école d’Utrecht. Son œuvre est liée à celle de sa sœur Micheline Wautier (1604-1689), une des plus grandes femmes peintres dans l’Europe du XVIIe siècle.

Légende photo : Eglise Saint-Servais, Gimnée. Classé le 23/03/2025. (photo prise avant restauration)

 

En savoir plus sur la protection du patrimoine mobilier

Retrouvez l’ensemble des biens classés dans notre inventaire du patrimoine mobilier protégé